
Lamentation sur le Christ mort, Vers 1610 - 1611
Huile sur toile, 120 cm × 158 cm
2012.10.1
Depuis sa fondation en 1825, le musée Fabre conserve un important ensemble de tableaux italiens du XVIe et surtout du XVIIe siècle, dont l’enrichissement se poursuit aujourd’hui. Cette singularité s’explique par le goût de son fondateur François-Xavier Fabre (1766-1837) : né à Montpellier, ce peintre et collectionneur résida pendant plus de trente ans à Rome puis à Florence. Il se prit de passion pour les artistes de la péninsule italienne, notamment les peintres florentins et bolonais du XVIIe siècle. À son retour à Montpellier, Fabre offrit ainsi une centaine de tableaux italiens à sa ville natale.
La politique d’acquisition montpelliéraine s’efforce aujourd’hui de perpétuer ce goût, tout en ouvrant la collection vers des mouvements et des territoires italiens jusqu’alors peu représentés. La peinture caravagesque, très appréciée du public contemporain, trouve sa magistrale et pathétique expression dans La Déploration sur le Christ mort, de Leonello Spada, acquise en 2012. La peinture napolitaine a également fait l’objet d’une attention toute particulière : depuis 2013, des toiles d’Andrea Vaccaro, de Bernardo Cavallino, de Salvator Rosa et tout récemment, une spectaculaire Judith et Olopherne de Filippo Vitale (exposée à partir 27 janvier) illustrent le sens du drame et le goût du clair-obscur propre aux peintres de cette cité. Le Mariage mystique de sainte Catherine du Génois Giovanni Battista Paggi (visible jusqu’au 26 janvier) propose une autre esthétique, à la fois dévote et précieuse, à l’orée du XVIIe siècle.