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Période post révolutionnaire - XIXe siècle

Dernière partie du périple de Théodore et Darya à travers le temps : pour les accompagner, téléchargez l’application Fabre & the City 2 :

Le jardin des plantes

Vous êtes ici devant le plus ancien jardin botanique de France, fondé en 1593 par Henri IV. Rattaché à la Faculté de médecine, cet espace autrefois entièrement dédié à la recherche et à l’enseignement continue d’attirer les chercheurs du monde entier.

Enchanté je suis Frédéric Bazille.

Saviez-vous qu’avant de devenir un grand peintre, j’ai étudié la médecine à la faculté de Montpellier ? J’admets que mon passage n’y fut pas des plus remarqués…

Mes parents me destinaient à une carrière de médecin mais je suis parti à Paris pour satisfaire ma vraie vocation : la peinture. Avec mes camardes Monet, Manet, Renoir, nous avons fondé l’Impressionnisme !

Mais revenons au jardin des Plantes… Enfant, mon père m’a initié aux mystères de la nature.

Passionné de botanique, je m’y promène souvent pour enrichir ma collection de plantes et échanger des insectes avec le conservateur des collections de la faculté de médecine. Heureuse coïncidence, le jardin a ouvert ses portes au public en 1841, l’année de ma naissance !

Ce jardin a une histoire extraordinaire.On le doit à Richier de Belleval, anatomiste mais surtout botaniste passionné. En 1593 Henri IV lui confie la mission de créer un Jardin Royal avec l’ambition non seulement d’étudier « les simples » plantes médicinales, mais aussi de rivaliser avec les plus grands jardins d’Europe.

Il s’est ainsi embelli et agrandi au fil des siècles. Je vous sers de guide ?

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Une rencontre au jardin des plantes

La faculté de médecine

Vous vous trouvez actuellement devant la prestigieuse faculté de médecine de Montpellier, soigneusement gardée par deux grands médecins : François Gigot de Lapeyronie et Paul-Joseph Barthez.

Célèbre par son histoire et pour la renommée de son enseignement humaniste, c’est la plus ancienne école de médecine du monde occidental encore en activité.

Elle est indissociable de la cathédrale Saint-Pierre qui se dresse à côté. Car l’évêque de la ville a joué un rôle primordial dans l’organisation et le déroulement de cet enseignement, du moins jusqu’à l’Époque moderne, lorsque la pensée scientifique a commencé à concurrencer la pensée ecclésiastique.

Moi, pape Urbain V, je suis fier d’avoir fait construire ces locaux.

Le temps est bien loin où le collège-monastère bénédictin Saint-Benoît-Saint-Germain accueillait les moines venus apprendre quelques bribes de médecine.

Si nous sommes là aujourd’hui c’est aussi grâce à moi, Antoine Chaptal.

Depuis la Révolution, je suis le ministre de l’intérieur du consul Bonaparte. Et grâce à mon pouvoir politique, je participe à créer l’École de santé ici, dans l’ancien évêché, en 1795.

Ainsi l’enseignement de la médecine va pouvoir s’émanciper du poids de l’Église.

J’ordonne la construction du Theatrum anatomicum, le grand théâtre d’anatomie. Il accueille les étudiants en médecine, en chirurgie et ceux de l’École des Beaux-Arts pour qu’ils puissent dessiner l’anatomie.

Les étudiants passent leur soutenance de thèse dans la salle des Actes. Sous le regard de tous les professeurs successifs qui ont fait la renommée de cette faculté, ils prêtent serment devant le buste d’Hippocrate.

Mais nous ne sommes pas les seuls à hanter les couloirs de ces lieux chargés d’histoire…

On vient de loin pour se former en ces lieux renommés, parfois bien au-delà de l’Europe !

Je suis Glafira Ziegelman. Je suis née très loin d’ici, le 26 avril 1871, à Orenbourg ville du sud de l’Oural, en Russie.

Mais après la Suisse, c’est en France, à la Faculté de médecine Montpellier que je viens poursuivre mes études en 1893.

Ainsi je deviens la première femme interne de cette ville.

Je serai chef de clinique dans le service d’obstétrique et de gynécologie et remplacerai mon mari à la tête du sanatorium pendant le premier conflit mondial.

Et oui, les femmes n’ont pas attendu le XXIe siècle pour pouvoir occuper des postes prestigieux !

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La faculté de médecine

L’Hôpital général

Le bâtiment qui se dresse devant vous n’a pas toujours hébergé les services de la clinique Saint-Charles. De la fin du XVIIe siècle jusqu’en 1933, c’est l’Hôpital général de Montpellier.

Comme dans toute bonne ville du royaume de France, notre roi Louis XIV a fait ériger un grand établissement charitable pour les besoins de la population : pour les soins médicaux, il faut vous rendre à hôpital Saint-Éloi …

Ici nous accueillons tous les laissés-pour-compte de la société : mendiants, sans abri, sans profession, fous, filles des rues, enfants errants… Tous ces marginaux sont enfermés ici et mis au travail. Nous leur donnons une éducation et un métier. Œuvre cruciale d’assistance, plus que nécessaire à la bonne tenue de la société !

Les femmes tissent, les hommes cultivent les jardins et les enfants vont à l’école… Nous avons aussi installé dans notre hôpital le premier asile d’aliénés en 1821.

Afin de limiter les abandons “sauvages“, nous avons aménagé “un tour d’abandon“ en 1819. Il s’agit d’une sorte de table pivotant sur un axe central. Les femmes peuvent ainsi déposer leurs enfants de façon anonyme, de l’extérieur d’un mur. Après avoir pivoté, ce tour nous permet de recueillir les enfants de l’autre côté, à l’intérieur de l’édifice. Nous les baptisons et les envoyons dans les Cévennes. Cette mission est dévolue aux “Messagères“.

Plus grands, ils reviennent ici où ils sont instruits et suivent un apprentissage professionnel. Ils peuvent même devenir militaires ou, si ce sont des jeunes femmes, se marier.

Centré autour d’une chapelle donnant sur la rue, le bâtiment se compose de grandes ailes à étages, abritant les activités diverses. Derrière, un grand cimetière et des jardins potagers sont entretenus par une population bigarrée.

Si vous vous concentrez, vous entendrez peut-être encore des voix d’enfants, des bruits de machines de manufacture, parfois des cris…

Le musée Fabre

Bienvenue dans mon musée, chers visiteurs : je suis François Xavier Fabre.

Il a ouvert ses portes le 2 décembre 1828, jour de la saint François-Xavier. Un vrai triomphe !

J’ai donné toutes les œuvres de ma collection à ma ville natale. Pour le plus grand bonheur de mes concitoyens qui peuvent se délecter des peintures italiennes et en particulier des chefs-d’œuvre de Raphaël.

Je n’avais que 13 ans quand j’ai commencé le dessin. Et je n’ai jamais renié cet amour pour l’art.

À l’âge de 21 ans, j’ai gagné le prix de Rome et je suis parti pour l’Italie. D’abord Rome, puis Florence où j’ai commencé à constituer ma collection.

Le musée qui l’abrite a été construit selon mes propres conseils et sous ma conduite attentive. Dans cette architecture, tout évoque l’Italie et les palais florentins qui ont vu s’épanouir mon art et naître ma collection.

Je connais un autre passionné d’art, Xavier Atger. Entre 1813 et 1823, il a donné sa collection de dessins à la faculté de médecine.

Oui, pas moins de 1000 dessins et 5000 estampes : Fragonard, Tiepolo, Rubens… les plus grands maîtres des écoles française, italienne et nordique !

Comme mon confère François-Xavier Fabre, j’ai aussi pris un soin particulier à mettre à l’honneur les artistes méridionaux comme Natoire ou Loys.

J’ai très longtemps fréquenté le marché de l’art, récoltant patiemment de nombreuses œuvres.

Et, de retour chez moi, à Montpellier, j’ai réalisé la promesse faite de donner ma collection à la faculté.

L’enseignement de nos futurs médecins doit être le plus riche possible. J’espère, par ce don, exercer leur œil et ouvrir leur esprit à la connaissance et la curiosité.

Ces divers dessins pourront, je le crois, servir autant à l’ornement de la riche bibliothèque de l’École, qu’au délassement d’esprit de cette jeunesse studieuse qui la fréquente habituellement.

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Le musée Fabre