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Le musée Fabre

"Monsieur le Maire,

Je possède, en Italie, un nombre assez considérable de tableaux anciens et modernes, de livres, estampes, dessins et autres objets d’art dont je me propose de faire hommage à la Commune de Montpellier, ma ville natale (…). J’exige pour première condition que cette collection (...) doive appartenir à perpétuité à la Commune de Montpellier, réunie dans un seul et même local."

C’est par ces mots que François-Xavier Fabre annonce la donation de sa collection dans une lettre du 5 janvier 1825 au maire de Montpellier, qui accepte le don. Les travaux débutent rapidement et l’établissement ouvre ses portes dans une inauguration solennelle le 2 décembre 1828. Son ouverture est un triomphe et tous louent la beauté des collections, en particulier des tableaux italiens.

  • Fovis et Boué, Projet d'élévation de la façade du musée Fabre, 1825
    Fovis et Boué, Projet d’élévation de la façade du musée Fabre, 1825
    Montpellier, archives municipales de Montpellier
  • Galerie des Griffons, deuxième moitié du XIXe siècle
    Galerie des Griffons, deuxième moitié du XIXe siècle
  • Ferogio (1805-1888), Moquin, Ennemond (1825-1860), Intérieur du Musée Fabre, un dimanche
    Ferogio (1805-1888), Moquin, Ennemond (1825-1860), Intérieur du Musée Fabre, un dimanche
    Lithographie, XIXe siècle,
    Réseau des médiathèques de Montpellier méditerranée Métropole

L’établissement est réalisé sur les plans des architectes municipaux Fovis et Boué, selon les conseils de Fabre lui-même. Dans cette architecture, tout évoque l’Italie. La façade de l’ancienne entrée sur la rue Montpelliéret, par ses pilastres, son appareil de pierres aux lignes de refend, ses fenêtres aux consoles en volutes rappellent les palais florentins de la Renaissance, quant aux fenêtres thermales de la partie supérieure, elles évoquent l’art de Palladio et Serlio. L’intérieur du musée était décoré par des fresques décorative à l’antique, exécutées par le peintre Tommaso Baroffi. Elles donnaient un caractère particulièrement majestueux à l’établissement. Les griffons monumentaux de la galerie du même nom en gardent aujourd’hui la mémoire.

François Xavier Fabre (1766-1837)

Ce peintre et collectionneur montpelliérain, fondateur du musée Fabre, reçoit ses premières leçons dans l’école gratuite de dessin située dans l’ancien Collège des jésuites (actuelle aile du musée) dès 1779. Il poursuit sa formation à Paris dans l’atelier du célèbre Jacques-Louis David.

Installé à Rome à partir de 1787 puis à Florence, il se constitue une prestigieuse collection personnelle, où l’art italien est dominant.

Une fois rentré en France en 1824, il laisse sa trace dans l’histoire en offrant sa collection à sa ville natale en échange de la construction d’un musée destiné à l’accueillir.

Le musée Fabre ouvre ses portes le 2 décembre 1828, jour de la saint François-Xavier. En remerciement de sa libéralité envers sa ville natale, l’artiste est fait baron par le roi Charles X.

Autoportrait âgé
François-Xavier Fabre
Autoportrait âgé, 1835
Huile sur toile, 72 cm × 59 cm
837.1.30
Musée Fabre Legs François-Xavier Fabre, 1837

Jean-François Xavier Atger (1758-1833)

Homme discret, il consacre sa vie à la constitution patiente et passionnée de sa collection, pour laquelle il fonde de son vivant, le musée qui porte son nom.

À l’occasion d’un séjour parisien, alors qu’il a plus de 40 ans, il mène une activité intense dans les milieux artistiques et fréquente assidument les salles des ventes et des marchands d’art. Pendant vingt ans, il constitue sa collection de dessins et d’estampes, impressionnante par le nombre et la qualité des œuvres.

Entre 1813 et 1823, il donne près de mille dessins et quelque cinq mille estampes des écoles française, italienne et nordique à la faculté de Montpellier.

« De retour dans mon pays natal, après une bien longue absence, je m’empresse de réaliser ma promesse donnée plusieurs fois, durant mon séjour à Paris, de vous envoyer […] quelques dessins originaux de choix et esquisses […]. Ces divers dessins pourront, je le crois, servir autant à l’ornement de la riche bibliothèque de l’École, qu’au délassement d’esprit de cette jeunesse studieuse qui la fréquente habituellement. »

La vitalité intellectuelle de l’Ecole de médecine où s’est constituée une bibliothèque exceptionnelle au début du XIXe siècle, explique ce choix.

Atger veut aussi, dans une vision humaniste de la médecine partagée par les professeurs de l’école, permettre aux étudiants de s’ouvrir à l’art et en particulier d’étudier le dessin, technique essentielle dans leur formation et surtout moyen inégalé d’exercer leur esprit d’observation. Cette collection les invite aussi au délassement et à ouvrir leur curiosité sur le monde.