Selon des documents anciens, Laurent de La Hyre (1606-1656), grand artiste du XVIIe siècle, aurait peint un tableau représentant Pyrame et Thisbé. La composition de ce tableau perdu est connue grâce à des copies.
En 2011, un tableau de la même composition a été déposé par l’Archevêché de Montpellier au musée Fabre. Mais seule une restauration pourrait permettre de savoir s’il s’agit d’une nouvelle copie, ou de l’original peint par Laurent de La Hyre.
La restauration menée au CICRP a permis d’éliminer une importante couche de crasse et de vernis oxydés, révélant une peinture de très belle qualité. Les détails les plus fins comme la chevelure de Thisbé, les rubans dorés ou les feuillages et écorces des arbres, sont particulièrement raffinés, et correspondent parfaitement au style de Laurent de La Hyre. Par comparaison avec d’autres toiles des débuts de sa carrière, il est possible de situer ce tableau vers 1624-1628.
Choisir une autre œuvreLors d’un constat d’état, l’observation du revers de l’œuvre peut fournir d’importants indices sur son état de conservation. Il est possible de caractériser le type de châssis (fixe ou à clef) et son état de conservation. Un examen de la toile permet également de constater différentes altérations, mais aussi un éventuel rentoilage.
L’éclairage en lumière rasante est obtenu en plaçant la source lumineuse d’un côté du tableau, de façon que le faisceau lumineux frappe la toile à un angle très aigu. Elle met en évidence les déformations de la surface, les zones de soulèvement et les réseaux de craquelures.
Les radiations infrarouges s’étendent au-delà du spectre visible. Elles sont réfléchies ou absorbées en fonction de la nature et de l’épaisseur des matériaux, les pigments en particulier. Cet examen permet d’explorer les couches sous la surface et d’étudier le dessin sous-jacent (situé entre l’enduit de préparation et la couche picturale). Il donne aussi des informations sur les matériaux et les instruments utilisés, l’élaboration du tableau par l’artiste (recherche graphique, modification dans la composition, signatures et dates cachées ou effacées) et apporte des arguments sur les questions d’attribution. Dans le cas de la Sainte Agnès, du La Hyre cet examen révèle le travail préparatoire en sous couche, sur les carnations et les textiles, où le modelé est suggéré par des hachures, recouvertes ensuite en glacis.
Les sources utilisées pour les photographies UV sont des tubes fluorescents. Cette lumière permet de juger de l’importance des vernis, de leur épaisseur, de leur homogénéité ou inégalité et de leur ancienneté. Les UV mettent également en évidence l’étendue des restaurations anciennes. Les repeints les plus récents apparaissent sous la forme de taches noires contrastant avec la fluorescence du vernis. Dans le cas du tableau de La Hyre, l’épaisseur de crasse était si importante que seules les zones en partie décrassées (en particulier les têtes des deux personnages) ont pu fournir des indications sur la qualité et l’épaisseur du vernis.
Le châssis réglable permet d’optimiser la tension du tableau en réglant le degré d’ouverture de ses quatre angles simultanément. Ce système remplace l’ancien châssis à clefs, réglable au moyen de percussions, nocives pour ce type d’œuvres.
Un doublage, chargé de se substituer à l’ancien rentoilage inefficace, est collé au revers. Ce doublage est composé de deux couches superposées d’intissé en polyester et en toile synthétique. Ces matériaux présentent une grande stabilité dimensionnelle et une forte résistance mécanique.
Un papier neutre appelé papier de bordage est collé sur les champs de l’œuvre afin de les protéger du frottement avec le cadre.
La restauration menée au CICRP a permis d’éliminer une importante couche de crasse et de vernis oxydés, révélant une peinture de très belle qualité. Les détails les plus fins comme la chevelure de Thisbé, les rubans dorés ou les feuillages et écorces des arbres, sont particulièrement raffinés, et correspondent parfaitement au style de Laurent de La Hyre. Par comparaison avec d’autres toiles des débuts de sa carrière, il est possible de situer ce tableau vers 1624-1628.
Action consistant à éliminer la couche de crasse à l’aide de solvant. Avec le temps, la surface du tableau se couvre de multiples dépôts de suie, de nicotine, d’huile de cuisine en suspension dans l’air, de marques de doigts, etc. Cette couche de crasse masque la coloration de la peinture. Dans le passé, un décrassage a visiblement été partiellement mené sur les deux personnages.
Rupture rectiligne causée par une tension trop forte ou par un objet coupant.
En lumière rasante, on aperçoit le soulèvement des bords.
Ensemble de fissures en surface ou en profondeur présentes au sein de la couche de vernis, de la couche picturale ou de la préparation. Un réseau de craquelures généralisé couvre notre tableau causé par le vieillissement des différentes couches. Sur la nuque de Thisbé, une craquelure « en escargot » apparaît, sans doute causée par un relâchement de la toile à la suite d’un choc.
Contact répété de la couche picturale avec la surface du cadre entraînant des pertes de matière et des blanchiments du vernis.
Élément sous-jacent de la composition recouvert d’une nouvelle couche de peinture. On parle de repentir lorsque l’artiste a souhaité modifier son œuvre durant l’exécution. Les repentirs sont parfois visibles à l’œil nu, mais apparaissent surtout à la lumière infrarouge. Les orteils de Pyrame ont été modifiés par l’artiste.
Rupture à la suite d’une tension, qui peut prendre une forme linéaire ou complexe, en laissant les bords irréguliers et effilochés, comme dans cette zone.
A l’aide de la lumière rasante on peut constater la déformation des bords.
Sous infra-rouge on observe également le mastic de restauration en gris clair.
Rupture à la suite d’une tension, qui peut prendre une forme linéaire ou complexe, en laissant les bords irréguliers et effilochés, comme dans cette zone.
A l’aide de la lumière rasante on peut constater la déformation des bords.
Le mastic de restauration en gris clair est rendu visible par l’infra-rouge.
Perforation de la toile parfois accompagnée d’une déformation de la surface. C’est sans doute le même objet qui a provoqué le trou puis la griffure verticale en dessous.
Sur l’image en lumière rasante on constate une déformation liée à cet accident.
La zone blanchâtre visible sur l’infra-rouge correspond à un mastic de restauration.
Égratignure sur la surface de la peinture causée par des coups d’ongle, de griffe, ou d’objet pointu.
Altération consécutive à un choc ou à un acte de vandalisme et qui peut entraîner une dépréciation esthétique ou fonctionnelle de l’œuvre. Il s’agit ici très probablement d’un choc qui a eu pour résultat une perte de matière picturale et même un trou dans le support, laissant apparaître la toile de rentoilage.
La zone blanchâtre sous infra-rouge correspond au mastic posé sur une pièce de toile et comblant une perte.
Vieillissement naturel du vernis qui entraîne une altération de la teinte pouvant aller du clair (blonde) jusqu’à une valeur plus soutenue (jaunissement, brunissement, roussissement, noircissement). Sur cette zone, partiellement décrassée, on peut observer une oxydation du vernis, sûrement due à une surexposition à la lumière du jour.
Sous ultra-violet on parvient à identifier les traces du chiffon qui a servi à nettoyer.
Seules les zones partiellement décrassées laissent percevoir le vernis. On parvient même à identifier les traces du chiffon qui a servi à nettoyer. Notre vernis est composé de résine naturelle, appliquée à la suite d’une ancienne restauration. Il est oxydé et très jauni, mêlé à des résidus d’un vernis plus ancien, en particulier dans les creux du réseau de la toile.
Le décrassage est une action consistant à éliminer la couche de crasse à l’aide de solvant. Avec le temps, la surface du tableau se couvre de multiples dépôts de suie, de nicotine, d’huile de cuisine en suspension dans l’air, de marques de doigts, etc. Cette couche de crasse masque la coloration de la peinture. Dans le passé, un décrassage a visiblement été partiellement mené sur les deux personnages.
Altération apparaissant généralement au revers des œuvres, provenant d’un apport d’eau souvent accidentel (dégât des eaux). Ces auréoles peuvent entrainer le développement de moisissures et de bactéries, des soulèvements de la couche picturale et un blanchiment de la couche de vernis appelé chancis.
Bien que la toile de rentoilage ait été fixée après la déchirure de la toile d’origine, on perçoit cependant dans cette zone la trace de cette déchirure. L’humidité s’y est sans doute infiltrée à la suite d’un dégât des eaux.
Perforation de la toile parfois accompagnée d’une déformation de la surface. Ce trou traverse la toile d’origine et la toile de rentoilage, ce qui montre que cet accident s’est produit après l’ancienne restauration.
Assemblage de bois délimitant la forme de l’œuvre. La toile est tendue sur cette structure, qui peut être rectangulaire, circulaire, ovale ou chantournée, selon les besoins de l’artiste. Qu’il soit fixe ou extensible, le châssis permet de tendre la toile. Inventé au XVIIIe siècle, le châssis extensible est muni de clefs.
Aujourd’hui, il est remplacé par un châssis réglable.
Opération qui consiste à renforcer le dos d’une peinture sur toile avec une nouvelle toile, soit grâce à un adhésif, soit par simple mise en contact. Il a pour rôle de consolider une toile abîmée, déchirée, affaiblie ou perforée, mais aussi de résoudre des problèmes d’adhérence entre couche picturale et toile d’origine.
Un doublage, chargé de se substituer à l’ancien rentoilage inefficace, est collé au revers restauré.
Pièces de bois installées dans les angles de certains châssis, permettant d’écarter les montants et d’assurer la planéité du support. Un papier chiffon a été collé sur chaque paire afin de les sécuriser.
Aujourd’hui un système de visserie permet d’ajuster la tension sans percussions.
Perte locale d’une ou de plusieurs strates de la couche picturale, voire d’une partie du support. Sur ce détail, la zone blanchâtre est un mastic posé sur une pièce de toile et comblant une perte. Il est appliqué lors de la restauration du support. La déchirure complexe a ainsi été consolidée.
Il est appliqué lors de la restauration du support. La déchirure complexe a été consolidée.
Élément sous-jacent de la composition recouvert d’une nouvelle couche de peinture. On parle de « repentir » lorsque l’artiste a souhaité modifier son œuvre durant l’exécution. Ici, une modification du dessin des orteils de Pyrame apparaît plus clairement à l’infrarouge.
Rupture à la suite d’une tension, qui peut prendre une forme linéaire ou complexe, en laissant les bords irréguliers et effilochés, comme dans cette zone où l’on observe également le mastic de restauration en gris clair.
Rupture rectiligne causée par une tension trop forte ou par un objet coupant.
Perforation de la toile parfois accompagnée d’une déformation de la surface. C’est sans doute le même objet qui a provoqué le trou puis la griffure verticale en dessous. La zone blanchâtre correspond à un mastic de restauration.
Rupture à la suite d’une tension, qui peut prendre une forme linéaire ou complexe, en laissant les bords irréguliers et effilochés, comme dans cette zone où l’on observe également le mastic de restauration en gris clair.
Perte locale d’une ou de plusieurs strates de la couche picturale voire d’une partie du support.
Fissure en surface ou en profondeur dans une ou plusieurs couches de vernis, de peinture ou de préparation.
Craquelure de tension en forme de spirale attribuable notamment à un relâchement de la toile à la suite d’un choc.
Rupture à la suite d’une tension, qui peut prendre une forme linéaire ou complexe, en laissant les bords irréguliers et effilochés, comme dans cette zone. A l’aide de la lumière rasante on peut constater la déformation des bords
Des plis de ce type peuvent se former le long des bords de l’œuvre lorsque ceux-ci présentent des gondolements. Ces plis apparaissent souvent dans des conditions de faible humidité relative (par exemple, en hiver, dans les pays au climat froid, dans les installations ayant un chauffage central) et peuvent disparaître lorsque l’humidité relative revient à la normale.
Cette déformation est sans doute due à la présence d’un objet coincé entre la toile et le châssis, probablement une clef du châssis ou un amas important de poussière.
Rupture rectiligne causée par une tension trop forte ou par un objet coupant. En lumière rasante, on aperçoit le soulèvement des bords.
Perforation de la toile parfois accompagnée d’une déformation de la surface. Sur l’image en lumière rasante on constate une déformation liée à cet accident.
Rupture à la suite d’une tension, qui peut prendre une forme linéaire ou complexe, en laissant les bords irréguliers et effilochés, comme dans cette zone. À l’aide de la lumière rasante on peut constater la déformation des bords.
Ce châssis permet d’optimiser la tension du tableau en réglant le degré d’ouverture de ses quatre angles simultanément. Ce système remplace l’ancien châssis à clefs, réglable au moyen de percussions, nocives pour ce type d’œuvres.
Un doublage, chargé de se substituer à l’ancien rentoilage inefficace, est collé au revers. Ce doublage est composé de deux couches superposées d’intissé en polyester et en toile synthétique. Ces matériaux présentent une grande stabilité dimensionnelle et une forte résistance mécanique.
Papier neutre collé sur les champs de l’œuvre afin de les protéger du frottement avec le cadre.