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De l’impressionnisme au modernisme

La première Guerre mondiale a laissé l’Europe exsangue et propulsé la jeune nation canadienne sur la scène internationale. Dans la décennie qui suit, le pays connait un développement économique et industriel spectaculaire, dont les transformations urbaines sont le reflet. Sur la scène artistique, face au conservatisme dominant émerge une nouvelle esthétique moderniste, ambitionnant de créer un art original et propre à la nation. Les impressionnistes, et particulièrement Maurice Cullen qui depuis son retour poursuit ses explorations malgré les résistances du public, offrent un modèle de liberté esthétique aux jeunes peintres.

46 Lettre d’Emily Carr - Mémoires de voyage en Alaska

Une nouvelle génération artistique émerge, à qui le voyage formateur en Europe permet d’assimiler les courants post-impressionnistes, l’Art nouveau ou le fauvisme. Deux groupes s’affirment en 1920 : le Groupe des Sept à Toronto et le Groupe de Beaver Hall à Montréal. Les membres du Groupe des Sept constituent une école paysagiste ancrée dans une quête d’identité nationale. Le Groupe de Beaver Hall – du nom de la côte Beaver Hall à Montréal où se situent l’atelier et l’espace d’exposition – est plus éclectique. La vingtaine de jeunes artistes, hommes et femmes presque à part égale, qui le constituent s’emparent des sujets de la société d’après-guerre – portraits, vues urbaines, scènes de vie quotidienne. Le groupe laisse libre cours aux expressions individuelles sans idéologie commune autre qu’une farouche volonté de modernité. Autour de ces deux avant-gardes gravitent également des personnalités solitaires, comme Emily Carr qui se singularise par son appréhension spirituelle de l’art autochtone.