Des pierres pour mémoire

Des pierres pour mémoire

Les statues-menhirs apparaissent dans les sociétés de la fin du Néolithique. À cette période, la multiplication des sites d’habitat souligne une forte croissance démographique et, par conséquent, des territoires plus densément peuplés de façon permanente.

Depuis longtemps, ces populations néolithiques pratiquent l’élevage de chèvres, moutons, porcs et bœufs, ainsi que la culture de plusieurs variétés de blés et de légumineuses. Elles travaillent l’argile et fabriquent des poteries utilisées pour la cuisson et le stockage des aliments. Elles développent le polissage de la pierre pour obtenir des lames de haches servant notamment au défrichage et au travail du bois. La première métallurgie, celle du cuivre, apparait à cette époque et engendre une certaine spécialisation des artisans, le développement de centres d’extraction et de transformation des minerais.

Évocation du village de plaine de Pascale et Bérange (Mudaison, Hérault)
Évocation du village de plaine de Pascale et Bérange (Mudaison, Hérault)
© dessin Loïc Derrien / site archéologique Lattara – musée Henri Prades

Le rapport au terroir se modifie. Il devient également nécessaire de légitimer, aux yeux des autres, l’occupation de son territoire et de mieux affirmer ses droits sur la terre dont les groupes humains dépendent pour vivre. Dans des sociétés qui ne connaissent pas l’écriture, cela passe par des récits ou des symboles compréhensibles par tous auxquels les statues-menhirs participent.

En Occitanie, deux ensembles de ces stèles se distinguent nettement, tant par la morphologie des monuments et de leurs ornementations que par leur répartition géographique : le groupe du Rouergue / Haut Languedoc d’une part, et celui du Bas-Languedoc d’autre part.