Américain de parents japonais, Shinkichi Tajiri a 18 ans lorsqu’il est placé avec sa famille en camp de détention après l’attaque de Pearl Harbor. Il en sort pour s’engager dans le 442e Régiment, unité de volontaires nippo- américains qui s’illustre dans les combats en Europe. Il est lui-même blessé pendant la campagne d’Italie. Plusieurs de ses sculptures en fer soudé possèdent, comme celle-ci, une connotation autobiographique, lui permettant d’exorciser les souffrances de la guerre.
Les fils de ferraille dessinent agressivement une silhouette dont l’humanité disparaît dans les formes géométriques et les pointes hérissées. L’œuvre réinterprète avec violence les sculptures surréalistes, notamment celles de Pablo Picasso.
Arrivé à Paris en 1948, Tajiri se rapproche du groupe CoBrA puis prend part à de nombreuses expositions collectives. Il fait partie des cofondateurs de la galerie Huit. En 1956, il s’établit à Amsterdam.