Ce peintre aux attaches languedociennes pratique un art figuratif dans la continuité des paysages pré-impressionnistes de Frédéric Bazille et d’Edouard Manet. Ces 4 nouvelles œuvres achetées par le musée font directement référence au cycle des quatre saisons de Nicolas Poussin, bien représenté dans les collections du musée.
Philippe Pradalié, récemment décédé, se forme à Montpellier à la fin des années 1950. C’est aux côtés de Claude Viallat et de Vincent Bioulès qu’il est présenté en 1958 lors de l’exposition Jeune peinture à Montpellier. A la fin des années 1960, il prend ses distances avec la peinture pour voyager, notamment aux Etats-Unis, et explorer d’autres voies comme la vidéo et la création de multiples et d’objets pour l’Atelier A François Arnal. En 1976, il revient à la peinture et en 1977, il réalise sa première exposition au musée Fabre. Il y sera exposé à trois reprises jusqu’en 2011.
La peinture de Pradalié intrigue par son rejet de toute psychologie. Une longue pratique du paysage et du portrait a incité l’artiste à placer des figures dans un cadre convaincant de plein air. Il en est ainsi lorsqu’il entreprend selon l’exemple de Poussin, un cycle consacré aux quatre saisons. Dans Le Printemps, Il mêle des fragments du réel, bois de pins du Mas rouge près des Aresquiers, canal du midi, étangs, kitesurfeurs dans le ciel ou encore nymphe nue. Dans l’Automne, un tracteur au premier plan, chargé de lourds cageots de raisins, fait également référence à la toile de Poussin dite aussi La grappe de Canaan.
L’œuvre figurative de Philippe Pradalié réduit les apparences du monde à quelques formes simples et élémentaires, au plus près du motif, soulignant la singulière étrangeté des scènes qu’il représente.
Cet ensemble trouvera pleinement sa place au sein des espaces du musée Fabre, qui affirme sa volonté de témoigner de la diversité des pratiques picturales contemporaines tout en instaurant un dialogue fécond avec le fonds d’art ancien qu’il conserve.