Établi à Paris, James Morrice revient souvent chez lui pour les fêtes de fin d’année, en profitant pour réaliser des paysages hivernaux. Exception à ce principe, en 1910 il fait un séjour estival à l’occasion des noces d’or de ses parents. À Québec il fait des pochades sur l’un des sites les plus prisés de la ville, la Terrasse Dufferin, promenade panoramique le long du Saint Laurent. De ces petites études nait, dans un tableau peint à Paris, une composition rigoureusement construite, jouant des lignes et des champs de perspective. L’élégante verticale de l’arbre s’étire et encadre la scène, dominant les petites silhouettes et le bateau à vapeur qui s’approche. La sonorité des couleurs restitue la fraicheur de cette scène estivale. La toile est exposée au printemps 1911 à la Galerie Georges Petit. Elle figure deux ans plus tard, dans une sélection d’« Impressionnistes français » aux côtés d’un Matisse, à la Sécession de Rome.