Suzor-Coté est sans doute le peintre le plus éclectique de sa génération, pratiquant tant la peinture historique que le paysage, le nu et le portrait. Marqué par l’art de Millet, il s’affirme comme le chantre de la vie paysanne. Il s’engage dans une série de portraits intimistes de paysans de son entourage, dont les traits marqués lui offrent un modèle pour restituer l’âme de la ruralité française canadienne. Il réalise aussi bien des portraits très personnalisés comme celui-ci, mentionnant le nom et l’âge du modèle, que des figures archétypales incarnant les premiers colons français au Québec - les habitants. En 1916, Suzor-Coté illustre le roman de Louis Hémon, Maria Chapdelaine, « roman de la terre » dont l’édition en France est un immense succès.