Le divan de chintz qui donne son nom à cette œuvre se trouvait dans l’atelier où McNicoll vivait et travaillait à Londres. Elle le partageait avec la Britannique Dorothea Sharp, également peintre, qui est probablement le modèle. Le chintz est une indienne qui habille bien des intérieurs anglais de la haute société britannique, révélatrice des richesses coloniales de l’Empire. La composition structurée souligne le traitement des matières comme la subtilité du jeu coloriste. Le sujet de la scène paraît curieusement sage pour le modèle, militante féministe, portraiturée par une femme tout aussi indépendante. McNicoll, élue cette année-là à la Society of British Artists, a-t-elle voulu privilégier la virtuosité formelle ? À moins que Mrs Sharp ne couse une banderole pour l’une des fréquentes manifestations des suffragettes ?