L'image présente un dessin au crayon, composé de deux figures. En bas, un homme est allongé sur un canapé, appuyé sur un bras, avec une posture détendue. Il semble tenir une canne ou un bâton. En haut, il y a une esquisse d'une silhouette féminine allongée, probablement dans une pose plus dynamique ou reposante. Le style est simple et esquissé, mettant en avant les lignes et les formes des figures sans détails superflus. Le fond de la feuille montre quelques taches, ajoutant une texture à l'œuvre.

Frédéric Bazille Montpellier, 1841 - Beaune-la-Rolande, 1870

Homme à demi-couché sur un sofa (recto) ; Étude de nu debout (verso), 1866

Fusain sur papier

Cette grande feuille d’étude a été utilisée par l’artiste sur ces deux faces : l’une présente une académie d’homme en pied, tandis que l’autre, ici visible, montre deux croquis préparatoires juxtaposés. L’esquisse rapide du haut, un nu féminin couché, semble être une première pensée pour l’Étude de nu (1864) donnée par le frère de l’artiste au musée Fabre en 1918 (inv. 18.1.1), actuellement visible dans la salle 40, et pour laquelle le musée Fabre possède un autre dessin préparatoire, un peu plus ébauché, donné par le neveu de l’artiste en 1949 (inv. 49.5.1).

Dans la partie inférieure, le personnage masculin allongé sur un sofa évoque, à travers sa canne, ses vêtements et sa pose nonchalante, la figure du dandy caractéristique de l’époque, et représentée par Degas ou Manet. Il peut également être rapproché d’une lettre que le peintre adresse à sa mère, en janvier 1866, et dans laquelle il écrit qu’un de ses amis « a posé pour le jeune homme à demi-étendu sur un canapé qui écoute le piano… » Il semble alors que l’artiste parle de La Jeune fille au piano, tableau envoyé au Salon de 1866, et longtemps donné pour disparu. Aujourd’hui nous savons, grâce à un examen radiographique d’un autre tableau, Ruth et Booz, entré au musée Fabre en 2004 que La Jeune fille au piano figure en réalité sous ce dernier, l’artiste ayant décidé de s’en resservir et de repeindre par-dessus une nouvelle composition. Le dessin acquis cette année rappelle et précise l’image recouverte par l’artiste, loin d’imaginer sans doute que de nouvelles techniques permettraient un jour de l’exhumer. 

2020.40.1
Achat de Montpellier Méditerranée Métropole, 2020