Aigues-Mortes

La cité médiévale d’Aigues-Mortes, d’où Saint Louis partit pour la Croisade en 1248 et en 1269, a été maintes fois représentée par les artistes, probablement inspirés par son passé évocateur.

Bazille s’y installe à l’été 1867 pour débuter un projet qu’il avait envisagé dès l’année précédente. « Passablement installé à l’hôtel Saint-Louis », il réalise plusieurs dessins et trois toiles, lumineuses et mélancoliques.

Porte de la Reine à Aigues-Mortes
Frédéric Bazille
Porte de la Reine à Aigues-Mortes, 1867
Huile sur toile, 81 cm × 100 cm
Metropolitan Museum of Art

« Il fait très beau et je vais partir tout à l’heure ; J’ai commencé trois ou quatre paysages des environs d’Aigues-Mortes. Sur ma grande toile, je vais faire les murs de la ville se reflétant dans l’étang au coucher du soleil » écrit-il à ses parents.

Les Remparts d'Aigues-Mortes
Frédéric Bazille
Les Remparts d’Aigues-Mortes, 1867
Huile sur toile, 46 cm × 75 cm
56.13.1
Musée Fabre Achat de la Ville, 1956

Il s’installe pour peindre de l’autre côté de la lagune, restituant un large panorama avec, au premier plan, l’étendue d’eau verdâtre des marais.

Les Remparts d'Aigues-Mortes, du côté du couchant
Frédéric Bazille
Les Remparts d’Aigues-Mortes, du côté du couchant, 1867
Huile sur toile, 60 cm × 100 cm
Washington, National Gallery of Art Collection de M. et Mme Paul Mellon

Dans Les Remparts d’Aigues-Mortes (1867), ces derniers sont dominés par la tour de Constance, théâtre tragique de l’enfermement de dizaines de femmes protestantes jusqu’au XVIIIe siècle. Marie Durand, symbole de résistance à l’intolérance religieuse, y passera 38 années.

Prisonnières huguenotes à la tour de Constance, Aigues-Mortes
Michel Maximilien Leenhardt
Prisonnières huguenotes à la tour de Constance, Aigues-Mortes, 1892
Huile sur toile, 252 cm × 410 cm
892.1.1
Musée Fabre Don de l’auteur, 1892

En choisissant de peindre Aigues-Mortes, Bazille fait entrer ce site encore relativement peu exploité dans l’histoire officielle de l’impressionnisme à ses débuts.

Dans le cadre du label Grand Site de France, la vue d’Aigues-Mortes conservée au musée Fabre a servi de référence pour la réfection du paysage et la renaturation du rempart sud.

Édouard Denis Baldus, Aigues-Mortes, vers 1861-1863