Le studio de Huguet-Moline

Sous le Second Empire, la photographie se répand peu à peu à Montpellier. Le portrait au format carte de visite fait fureur au sein des familles aisées et s’impose comme nouvel enjeu social.

Vous êtes ici devant l’ancien studio du peintre et photographe Huguet-Moline. Fort de sa popularité auprès de la bourgeoisie montpelliéraine, il s’installe en plein cœur de ville, dans les années 1860, dans le voisinage direct de Bruyas et de la famille Bazille.

La photographie se substitue peu à peu à la gravure pour la reproduction de tableaux. En 1851, le mécène Bruyas choisit Huguet-Moline pour constituer un album photographique de sa collection et permet ainsi sa diffusion, notamment à Paris.

  • Portrait de Pauline des Hours (1847-1910), épouse de Mr Emile Teulon et sœur de Camille des Hours
    Portrait de Pauline des Hours (1847-1910), épouse de Mr Emile Teulon et sœur de Camille des Hours
    Huguet-Moline, vers 1858
  • Portrait de Camille des Hours (1851-1938), épouse de Mr Jules Pagézy (neveu du maire de Montpellier) et cousine de Frédéric Bazille
    Portrait de Camille des Hours (1851-1938), épouse de Mr Jules Pagézy (neveu du maire de Montpellier) et cousine de Frédéric Bazille
    Huguet-Moline, vers 1865

Les œuvres, autant que les portraits, font l’objet d’une mise en scène calculée. C’est dans cet esprit qu’Huguet-Moline, chargé par Bazille de photographier La Robe rose en 1865, s’autorise à y effectuer des retouches pour mettre en valeur le tableau. Cette intervention du photographe plonge le père de l’artiste dans une « colère bleue » ! À cette époque on parle encore de « peintre-photographe ».

« Ce que papa m’a écrit sur [Huguet-Moline] m’a causé beaucoup de peine, tu ne peux pas te figurer combien on tient à une chose bonne ou mauvaise qu’on a faite soi-même » (lettre de Frédéric à sa mère, 22 décembre 1864).