D’élégantes jeunes femmes tricotent dans un cadre bucolique. La scène, aussi lumineuse soit-elle, est peut-être moins anecdotique qu’elle ne le semble. Il serait tentant d’y voir une certaine ironie sous-jacente au moment où le mouvement d’émancipation féminine canadien est au plus haut. Par ailleurs May sera missionnée pendant la guerre pour représenter le travail des ouvrières dans les usines d’armement. Il est bien possible que les tricots que réalisent ces femmes soient destinés aux soldats au front. L’œuvre est exposée à l’Académie royale en 1915 et vaut un prix à son auteur. De retour à Montréal après un séjour de deux ans en Europe, May devient une figure importante du modernisme canadien. Elle rejoint les milieux d’avant-garde, participant notamment à la fondation du célèbre groupe de Beaver Hall en 1920.