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Proche des artistes surréalistes lorsqu’il s’installe en France en 1949, l’artiste hongrois Simon Hantaï travaille dès les années 1960 à une méthode fondée sur le pliage, après avoir pris ses distances avec les théories du mouvement d’André Breton concernant l’écriture automatique. Ce passage au « pliage comme méthode », après avoir expérimenter différentes techniques telles que le collage et le froissage, est lié à la disparition de sa mère, dont il reçoit en 1963, directement de Hongrie, le tablier teinté que celle-ci portait et dont elle repassait, dans les souvenirs du peintre, inlassablement les plis.
Dans cette oeuvre de la série des Blancs, la toile nouée, peinte au pinceau à même le sol, puis dénouée, révèle une composition non maîtrisée où le rapport du vide et du plein et les accords de couleurs se font à l’insu du peintre. La toile non peinte prend le pas sur les formes colorées qui semblent en suspension dans l’espace du tableau. L’artiste explore ainsi les moyens de provoquer le hasard, mettant en avant les enjeux de l’acte pictural : dépourvue de profondeur, l’oeuvre, aux formes éclatées et aléatoires, pourrait se déployer à l’infini, bien au-delà des limites de la toile, dans "l’espace pictural qui réunit ce qui est peint et ce qui ne l’est pas". Support de traces mémorielles, cette nouvelle manière de peindre, fait surgir, selon les termes de l’artiste, « un émerveillement visuel ».
L’œuvre de Simon Hantaï étonne par les multiples chemins artistiques du XXe siècle parcourus (peinture surréaliste, gestuelle, all-over, d’écriture, par pliage…). Il fascine par les sommets de ses différentes périodes, des peintures résolument singulières, inédites dans l’histoire de la peinture occidentale
HANTAÏ Simon ( Biatorbágy, 1922 - Paris, 2008 )
Blanc, 1974
1974
Huile sur toile