Dans cette œuvre, réalisée en vue du Salon, Bazille allie le nu à une activité contemporaine et familière : une jeune femme, les cheveux dénoués, est voluptueusement installée sur un divan recouvert de fourrure. À ses côtés, deux femmes s’affairent pour prendre soin d’elle au sortir du bain. C’est l’Olympia de Manet qui en constitue la principale référence et l’irruption à droite de la femme en costume Second Empire – qui a les traits de Lise Tréhot, compagne et modèle de Renoir – contribue à ancrer définitivement le tableau dans la modernité de l’époque. Comme Manet, Bazille prend ses distances par rapport au thème rebattu de la femme à sa toilette dans l’ambiance d’un harem. Comme Manet, il bouleverse la hiérarchie des valeurs et semble accorder autant d’importance aux figures qu’aux accessoires.