Avez-vous reconnu de quelle œuvre il s’agit ? Pour le vérifier, cliquez sur l’image ci-contre.
Il s’agit d’un dessin, parmi les plus beaux, qu’Alexandre Cabanel réalise en 1848 alors qu’il est pensionnaire de l’Académie à Rome. Il a peint l’année qui précède un ambitieux tableau L’Ange déchu, pour son deuxième envoi à Paris (les pensionnaires devaient envoyer annuellement des travaux, une forme de contrôle continu en quelque sorte), mais la réception mitigée du jury est venue doucher ses espérances. Un an plus tard, il livre dans ce dessin une vision apaisée, et grandiose, de ses sentiments. Voici comment il exprime son aspiration à la sérénité dans une lettre à Alfred Bruyas : « Ne sortant presque pas, le soir cependant quelquefois un quart d’heure avant l’Ave Maria j’affectionne fort cette heure, dans cette saison ci surtout, la vue de St Pierre, se silhouettant sur le ciel après le coucher du soleil a toujours vraiment quelque chose de splendide, et d’irrésistiblement saisissant, on ne se rassasierait serait jamais d’admirer tant de beauté, une journée terminée de cette façon peut attester authentiquement qu’on a vécu un jour, ce dont on doute fort dans la vie ordinaire. » Il lui offrira son dessin en même temps que la trilogie qui réunit La Chiarrucia, Un Penseur et Albaydé.
CABANEL Alexandre ( Montpellier, 1823 - Paris, 1889 ), L’Ange du soir, 1848
gouache et lavis de gouache
Legs Alfred Bruyas, 1876
Inv. : 876.3.110