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Visions de femmes

100 ans du Zonta Club au musée Fabre

Depuis sa réouverture en 2007, le musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole a renforcé sa politique des publics en proposant une offre diversifiée et adaptée à chacun et cela afin de favoriser l’accès des personnes les plus fragiles ou les plus éloignées du monde de l’art et de la culture. Il s’associe tout naturellement au Zonta Club lors de son centenaire, au travers d’une visite spécialement conçue pour l’occasion ce 21 novembre 2019. Le Zonta Club « Marie de Montpellier », fondé en 1982, regroupe plus d’une vingtaine de femmes engagées dans la promotion du statut de la femme à l’échelon local. Il fait partie du Zonta International qui regroupe des femmes du monde entier, exerçant des responsabilités professionnelles dans tous les secteurs d’activité. Son objectif vise l’amélioration du statut de la femme, tant du point de vue légal, que politique, économique, professionnel, dans les domaines de la santé et de l’éducation. Ses moyens d’action passent par le service et le plaidoyer, recherchant la promotion de la justice et du respect universel des droits humains et des libertés fondamentales. Pour réaliser localement ces objectifs, le Zonta Club « Marie de Montpellier » soutient de multiples associations. Il organise des manifestations pour récolter des fonds pour ses actions sociales et met en place des événements pour sensibiliser le public à la condition féminine. Vie et art se confondent chez ceux soucieux de demeurer en état de perméabilité, de vulnérabilité et d’interrogation devant l’existence. Le musée Fabre est un lieu privilégié pour se poser les bonnes questions. Poussez grand ses portes.

Le Président de Montpellier Méditerranée Métropole,
Le Maire de la Ville de Montpellier

Zonta International

Le Zonta International, fondé en 1919, est une organisation mondiale de services regroupant professionnels et décideurs œuvrant ensemble pour faire avancer le statut des femmes dans le monde par le biais du service et du plaidoyer. Il constitue un réseau d’environ 30 000 membres présent dans 66 pays. Le Zonta a une voix consultative auprès du Conseil Économique et Social de l’ONU et au Conseil de l’Europe. Présent dans toutes les entités des Nations Unies en charge des droits des femmes, il siège auprès de l’ONU à Genève, New-York, Paris, Vienne et Bangkok. La Fondation Zonta finance avec 4,3 millions de dollars des programmes internationaux : la fin des mariages précoces, l’accès des réfugiés syriens et des femmes jordaniennes à des emplois durables, l’éducation et l’égalité des adolescentes à Madagascar, des subventions à l’occasion du centenaire pour des associations caritatives.

ILCERNE QUATRE PRIX D’EXCELLENCE, DONT :

  • Prix Amélia Earhart récompense les travaux de doctorantes dans le domaine de l’aéronautique et l’espace, 30 prix de 10 000$,
  • Prix Jane Klausman s’adresse à des étudiantes en gestion et économie Université et Écoles de Commerce, 38 prix de 2 000$ à 8 000$,
  • Prix Jeune Femme dans la Vie publique encourage l’engagement de jeunes filles âgées de 16 à 19 ans dans la vie civique, 42 prix de 1 500$ à 4 500$.

Zonta Club Montpellier, « Marie de Montpellier »

Crée en 1982, il regroupe plus d’une vingtaine de femmes engagées dans la promotion du statut de la femme à l’échelon local. Ses actions répondent aux besoins locaux en résonance avec les programmes du Zonta International.

SERVICES :

Association vivre mieux le Lymphœdème : santé des femmes • Partenariat Montpellier Business School : éducation, étudiantes en économie et management • Partenariat Légion d’Honneur : professionnalisation : prix jeunes apprenties • Société Nationale de Sauvetage en Mer : formation jeunes femmes sauveteurs.

ACTIONS - ÉVÉNEMENTS :

Mars : Journée de la Rose : journée des droits des femmes et égalité femmes – hommes • Visions de Femmes : visites au musée Fabre par des femmes et jeunes filles éloignées du monde muséal • Mai : Le ZONTÀvélo ! Parcours à bicyclette de Montpellier à Palavas. Le vélo support d’autonomie pour les femmes • Novembre : Zonta dit NON : Distribution des sacs à pain pour sensibiliser à la violence faites aux femmes et jeunes filles avec la Chambre de Métiers et de l’Artisanat • Décembre : Loto de prestige : La table de Noël • Boutique de Noël, vente objets artisanaux • Septembre – mai : Conférences- débats, Brocantes et Braderie. Promotion des prix du Zonta International et Zonta Club Montpellier

Visions de femmes

Qu’elles soient représentées dans les compositions ou qu’elles soient elles-mêmes créatrices, la présence de la femme dans l’histoire de l’art est l’objet d’une redécouverte et d’une réappropriation de la part des femmes et du public, dans un monde artistique dominé par les hommes. Si l’image féminine est parfois sublimée, dans la figure de la muse, de la déesse ou de la sainte, elle est généralement exhibée comme objet d’un désir érotique masculin. Dans l’art du portrait, la physionomie du modèle féminin s’efface derrière les qualités de son costume, censé évoquer les valeurs sociales que le modèle se doit de respecter.

Depuis la Renaissance et jusqu’au XIXe siècle, quelques femmes artistes parviennent à s’émanciper de la tutelle masculine, mais sont généralement cantonnées aux petits genres : le portrait, genre mondain, ou encore la nature morte et la peinture de fleurs, genres intimes, privés d’enjeux idéologiques. À partir de la Révolution Française et tout au long du XIXe siècle, bien des femmes entrent en lutte pour ne plus se cantonner au statut de muse, et devenir actrice de la scène artistique. Parallèlement aux revendications politiques et sociales d’émancipation féminine qui s’amplifient au cours du XXe siècle, l’art se fait le porteur d’une nouvelle sensibilité poétique et d’un investissement des femmes dans l’espace public.

Visions de femmes
Zonta Club of Montpellier, Marie de Montpellier
Musée Fabre
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Sainte Agathe

Sainte Agathe
Francisco de Zurbaran
Sainte Agathe, Vers  1635 - 1640
Huile sur toile, 130 cm × 61 cm
852.1.3
Musée Fabre Achat de la Ville, 1852

Francisco de Zurbarán est un peintre du Siècle d’Or espagnol, contemporain et ami du célèbre Vélasquez. L’artiste se distingue par son style austère et poignant, entièrement tourné vers la dévotion religieuse. Agathe, une jeune chrétienne, est née au IIIe siècle à Catane en Sicile. Le préfet Quintilien, païen, désire l’épouser et s’emparer de ses biens. Devant son refus, il l’enferme dans une maison close. La jeune femme persistant dans sa foi, le préfet la fait torturer, en lui tranchant la poitrine, avant de la mettre à mort. Simple et délicate mais vêtue de couleur éblouissante, la jeune Agathe présente humblement et courageusement ses deux seins, signe de son martyre comme de son courage.

Vertumne et Pomone

Vertumne et Pomone
Jean Ranc
Vertumne et Pomone, Vers 1710 - 1722
Huile sur toile, 171 cm × 120 cm
64.3.1
Musée Fabre Achat de la Ville, 1964

Jean Ranc est un peintre né au début du XVIIIe siècle, actif à Paris et à Madrid, au service des rois et des reines de ce temps. À cette époque, la peinture devient moins sévère et plus charmante, évoquant les jeux de la séduction. Dans ce tableau, Ranc met en scène une fable de la mythologie grecque et romaine : Vertumne, le dieu des jardins, se déguise en vieille femme pour aborder la belle nymphe Pomone, qui ne se laissait approcher par aucun homme. Plaidant la cause de l’amour, Vertumne raconte l’histoire d’une belle femme cruelle, qui poussa au suicide un jeune homme éconduit amoureux d’elle. Alors que Vertumne tombe le masque, la belle Pomone se laisse séduire et accepte d’épouser son prétendant. Dans ce tableau, le peintre joue également au séducteur, par l’éclat de la lumière, la grâce des gestes et le charme des couleurs.

Portrait de Madame Marguerite Crozat

Cette dame âgée, à la fois digne et pleine d’humour, avait épousé l’homme le plus riche de son temps, Antoine Crozat. Ni elle ni son mari n’étaient issus de l’ancienne noblesse, mais étaient devenus immensément riches en faisant de bonnes affaires. Les rois comme les princes n’avaient de cesse de leur emprunter de l’argent. Entourée des courtisans comme des beaux-parleurs, Madame Crozat sut rester simple tout au long de sa vie, tout en se moquant des faux compliments. Elle apparaît ici un an avant sa mort, du haut de ses 61 ans. Vêtue d’une robe superbe, elle n’en porte pas moins son bonnet d’intérieur, ses amusantes lunettes de grand-mère à la main, toute occupée à son métier à tisser. Aved, l’auteur de ce tableau, a su donner tout le sentiment de la vie dans le visage de cette femme, interrompue subitement dans son travail.

Jeune fille grecque, costume d’Athènes ou portrait de Madame Amédée Pichot

Jeune fille grecque, costume d'Athènes ou portrait de Madame Amédée Pichot
Louise Rose Julie Duvidal de Montferrier
Jeune fille grecque, costume d’Athènes ou portrait de Madame Amédée Pichot, 1833
Huile sur toile, 93 cm × 74 cm
880.3.1
Musée Fabre Don Léopold Hugo fils, 1880

Julie Duvidal est la fille du marquis de Montferrier, près de Montpellier. Passionnée de peinture, elle devient une grande artiste à une époque où l’art est surtout une affaire d’homme, jalousement gardée, et où l’indépendance professionnelle est très dure à obtenir pour une femme. Elle se rend toute seule à Paris pour étudier auprès d’Antoine-Jean Gros, avant de devenir l’élève du très célèbre Louis David, l’ancien peintre de Napoléon exilé à Bruxelles. Elle devient également la belle-sœur de Victor Hugo. Ce tableau est sans doute le portrait d’une femme réelle, déguisée en grecque, à une époque où l’opinion publique se prend de passion pour l’Orient et la cause de la guerre d’indépendance de la Grèce. Ce tableau fut présenté à Paris, au Salon de 1833, où la concurrence était rude, et où furent exposées près de 3000 œuvres, très majoritairement produites par des hommes.

Femmes d’Alger dans leur intérieur

Femmes d'Alger dans leur intérieur
Ferdinand Victor Eugène Delacroix
Femmes d’Alger dans leur intérieur, 1849
Huile sur toile, 85 cm × 112 cm
868.1.38
Musée Fabre Don Alfred Bruyas, 1868

Eugène Delacroix, grand peintre romantique, est fasciné par l’Orient et le monde arabe qu’il imagine préservé de la modernité, héroïque et sensuel. En janvier 1832, il a l’occasion de découvrir le Maroc, en accompagnant une mission diplomatique française auprès du sultan. Pour le peintre, c’est un éblouissement. Il débarque à Tanger et à l’occasion de voir le souverain à Meknès. Sur le chemin du retour, la délégation s’arrête trois jours à Alger. Delacroix aurait eu alors l’occasion d’entrer dans un harem, qu’il reproduit dans ce tableau près de quinze ans plus tard. On lit dans la peinture de Delacroix toute l’ambiguïté de ce lieu, où les femmes sont à la fois esclaves et maîtres. Pour lui, l’intérieur algérois évoque les gynécées, appartements réservés aux femmes dans la Grèce antique. Les couleurs sont riches et sensuelles, la lumière pénètre à peine dans ce lieu à la fois cloîtré et confortable. Les touches de peinture, très libres, imitent l’impression de rêve dans laquelle Delacroix a vécu tout son voyage au Maghreb.

Les baigneuses

Les Baigneuses
Gustave Courbet
Les Baigneuses, 1853
Huile sur toile, 227 cm × 193 cm
868.1.19
Musée Fabre Don Alfred Bruyas, 1868

Gustave Courbet est un peintre réaliste du XIXe siècle. Depuis des siècles, les arts présentaient toujours une vision idéale et parfaite du corps humain, notamment celui des femmes. Courbet est animé au contraire d’une volonté de représenter le réel avec tous ses défauts, pour libérer l’art et ses spectateurs, les femmes comme les hommes. L’artiste sait aussi que son réalisme va créer le scandale, ce qui le rendra plus célèbre encore. Dans ce tableau, Courbet n’hésite pas à représenter l’anatomie d’une femme sans l’idéaliser, transformant le dos nu en un véritable paysage de creux et de plis, au cœur d’une nature dense et humide. L’échange entre ces deux femmes, l’une déshabillée, l’autre ayant baissé ses bas ; l’une ayant laissé ses vêtements de bourgeoise élégante, l’autre portant des vêtements du peuple, est également très ambigü. Comme prévu, le tableau fit scandale au Salon, mais est aujourd’hui considéré comme un chef- d’œuvre de l’art du XIXe siècle, par la force de l’image comme par la vigueur du pinceau.

Petite Italienne chanteuse des rues

Petite Italienne chanteuse des rues
Frédéric Bazille
Petite Italienne chanteuse des rues, 1866
Huile sur toile, 131 cm × 98 cm
2002.5.1
Musée Fabre Achat de la Ville avec le soutien du Fonds du patrimoine et du FRAM Languedoc Roussillon, 2002

Frédéric Bazille appartient à la génération des pionniers de l’impressionnisme, dès les années 1860, aux côtés de Monet, Manet, Sisley ou Renoir. À cette époque, ce mouvement artistique, soucieux d’émanciper la peinture des grands sujets religieux et mythologiques, s’intitule encore la « nouvelle peinture ». Le but des artistes est de valoriser la liberté de la touche et la franchise des couleurs dans la représentation de la nature ou de la vie urbaine. Bazille, originaire de Montpellier, est un jeune homme de vingt-cinq ans lorsqu’il peint cette petite chanteuse de rue. La misère sociale et le travail des enfants étaient des spectacles courants dans le Paris de la fin du XIXe. Par de rapides coups de pinceau, Bazille restitue le rythme frénétique de la ville, et offre dans le même temps une monumentalité à la figure de la petite fille, dont la silhouette colorée se détache largement de la composition. En plaçant un coup de lumière sur son visage, l’artiste semble manifester une grande empathie pour la fillette.

Jeune femme assise devant la fenêtre, dit l’Été

Jeune femme assise devant la fenêtre, dit l'Été
Berthe Marie Pauline Morisot
Jeune femme assise devant la fenêtre, dit l’Été, 1879
Huile sur toile, 76 cm × 61 cm
07.5.1
Musée Fabre Don de la famille, 1907

Berthe Morisot est une des figures les plus éminentes du mouvement impressionniste, qui comptait un nombre important de femmes, bien que l’École des beaux-arts ne leur fût toujours pas accessible. Celles-ci se formaient essentiellement par des cours particuliers ou à l’Académie Julian, rare école ouverte aux femmes. Berthe Morisot est une des pionnières du groupe impressionniste, et participe à toutes les expositions, de 1874 à sa mort, sauf une, après la naissance de sa fille Julie. Dès 1864, à l’âge de 23 ans, elle exposait déjà au Salon. Une des grandes préoccupations de Berthe Morisot, comme des impressionnistes en général, est de parvenir à fondre la figure humaine dans un paysage, pour susciter par la peinture les impressions les plus authentiques. Les coups de pinceau sont rapides, les formes à peine décrites et esquissées dans de vives arabesques. Les fleurs et la nature, encadrant la jeune femme assise à son fauteuil, semblent surgir de la fenêtre et déborder sur l’intérieur.

La Chauve-souris

La Chauve-souris
Germaine Richier
La Chauve-souris, 1946
Bronze naturel nettoyé, 84 cm × 91 cm
96.10.1
Musée Fabre Achat de la Ville de Montpellier avec la participation du FRAM Languedoc-Roussillon, 1996

Germaine Richier grandit à Castelnau-le-Lez et se forme à l’École des beaux-arts de Montpellier, alors installée au sein du musée Fabre. Elle poursuit sa carrière de sculptrice à Paris et en Suisse, tout en restant profondément attachée à son Languedoc natal. La Chauve-souris témoigne de l’intérêt de Germaine Richier pour les animaux inquiétants de la nature : elle sculpte, à la même époque que la Chauve-souris, un Crapaud, une Sauterelle, une Araignée, une Mante, autant de figures associées à une certaine forme de pouvoir féminin. Dans cette sculpture hybride, l’artiste semble solliciter l’animal pour évoquer la violence des pulsions primordiales de l’être humain. Pour les ailes, Richier a utilisé de la filasse, créant une sorte de résille déchiquetée, rendant la Chauve-souris encore plus expressive. Après la fonte, le métal n’a pas été recouvert de patine, mais a été doré, tout en conservant sa texture brute.