Retour à “Jean Ranc”

Salle 7

Le peintre et le poète

Si la très grande majorité de la production de Jean Ranc relève de l’art du portrait, l’artiste a l’occasion de contribuer en 1719 à l’illustration des Fables nouvelles de son ami Antoine Houdart de la Motte. Aujourd’hui oublié, ce poète, ami du Régent Philippe d’Orléans, fréquente les salons littéraires les plus brillants et connaît en son temps de grands succès, par ses fables spirituelles mais également par ses pièces de théâtre ou ses livrets d’opéra. Ranc a l’occasion de peindre son portrait et c’est peut-être par son intermédiaire qu’il parviendra à pénétrer le milieu de la cour.

Aux côtés de Claude Gillot, d’Antoine Coypel, de Gérard Edelinck et de Nicolas Vleughels, Ranc illustre sept fables dans de délicates vignettes gravées. Il impose un univers poétique et fabuleux mettant en scène, dans de vastes architectures, des personnages en costume de fantaisie, inspirés de la mode espagnole, des costumes du théâtre italien, ou des turqueries d’un Orient imaginaire. Ranc y révèle également un aspect de son art resté discret dans ses portraits : son sens de la composition, de la narration et de la mise en scène. Au cœur du recueil, la fable du « Portrait » illustrée par Claude Gillot, relate un récit facétieux sur la question de la ressemblance et de l’illusion dans l’art pictural. Houdart et Ranc seront bientôt considérés comme les véritables protagonistes de cette fable imaginaire.