Tableau inachevé, Ruth et Booz fut peint au Domaine de Méric, propriété familiale de l’artiste à Montpellier. Il s’intéresse ici à un sujet biblique, chose rare dans son corpus, consacré au rituel des moissons et à la rencontre entre Ruth, moabite, et Booz, propriétaire terrien de Bethléem, futurs arrières-grands parents du Roi David. Bazille y traduit en termes plastiques les mots de Victor Hugo, tirés de La Légende des siècles : « Donc, Booz dans la nuit dormait parmi les siens. / Près des meules, qu’on eût prises pour des décombres. » « Booz ne savait pas qu’une femme était là, / Et Ruth ne savait point ce que Dieu voulait d’elle ».


Une radiographie de l’œuvre a permis de découvrir en 2015 une composition sous-jacente correspondant à une toile réputée disparue, La jeune fille au piano, exécutée en 1865 pour le Salon de Peinture.