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Régénérer le gouvernement de Montpellier en 1789-1790

Elévation perspective de la colonne à la Liberté et à la Concorde
Elévation perspective de la colonne à la Liberté et à la Concorde
Estampe, c. 179
Musée du Vieux Montpellier, A 2011.0.82

En 1788 et 1789, dans la période de convocation et de préparation des États généraux, le sujet du bon gouvernement revient sur le devant de la scène, tant à l’échelle du royaume qu’à l’échelle provinciale et même des villes. Ce n’est pas simplement la réforme du royaume qui est discutée et débattue publiquement, c’est également l’ambition de donner un nouvel élan à l’administration, ce que l’on nomme à l’époque la « régénération ».

À Montpellier, des assemblées de citoyens se réunissent dans les sixains. Elles ont pour finalité de désigner des représentants aux États généraux, et deviennent un espace de discussion et de débat à propos de cette régénération. Elles parviennent à créer une « Assemblée des représentants de la Commune de Montpellier » en août 1789, qui prétend gouverner la ville avec le Conseil de Ville et les institutions traditionnelles. Elles nourrissent en partie un processus de rejet de certaines formes d’exercice du pouvoir, notamment le rejet du « despotisme », qui se traduit en 1790 par la mise à bas de la « Bastille » montpelliéraine.

Régénérer l’administration de la ville

La désignation des députés aux États généraux

Le processus de désignation des députés aux États généraux débute peu après la convocation par le roi publiée en août 1788 pour le mois de mai 1789. Il entraîne à Montpellier deux problèmes.

Le premier tient dans le mode de désignation des députés. Historiquement, Montpellier, en tant que grande communauté du Languedoc, a droit à deux députés. Or, le règlement de convocation ne prévoit en 1788 qu’un député pour la ville. En novembre 1788, le Conseil de Ville demande officiellement à bénéficier de deux députés. La perte d’un député provoque un sentiment d’injustice dans la population, sentiment que les autorités urbaines soutenues par les institutions judiciaires (Cour des Aides et des Finances, Trésoriers de France) entretiennent en dénonçant à l’occasion l’action des États de Languedoc qui, selon elles, voudraient continuer à parler au nom de la province au détriment des villes. Une ébullition réelle existe alors dans la ville à ce sujet.

Le second problème tient à la capacité de la population à dialoguer avec les autorités. Selon le mot de Pierre Goubert, les Français ont alors la parole, dans la mesure où des cahiers de doléances doivent être rédigés pour dialoguer avec le roi. Or, une partie de la population se trouve exclue des canaux institutionnels de dialogue, puisqu’elle n’a pas de représentants. C’est notamment le cas de toutes les professions non corporées (qui ne sont pas des métiers). Ces dernières rédigent alors, au début de 1789, des cahiers de doléances qui sont réunis et présentés comme le cahier du Tiers qui y affirme constituer la « Nation ». Des thèmes très généraux y sont évoqués, que l’on retrouve également dans les cahiers des métiers, par exemple dans celui des cafetiers et limonadiers :

« Maintenir le roy dans tous les droits, pouvoirs & prérogatives de la couronne, droits que nous regardons comme sacrés, imprescriptibles & inaliénables, pour le maintien desquels nous sommes prêts à sacrifier nos biens & nos vies ».

« Demander la suppression de dix sols pour livre sur le droit exorbitant des cartes à jouer par la grande diminution qu’il a produit. […]

Supprimer les visites domiciliées de cette foule d’emploïés dont l’esprit de vexation & de tirannie n’a point de frein & expose tous les jours les citoyens les plus honnettes à des procès ruineux » (cités dans la continuation de L’Histoire de Montpellier par d’Aigrefeuille, p. 643-644)

Il est attesté que des modèles de cahiers ont circulé, et ces doléances font écho aux demandes formulées au même moment au sein des assemblées de sixains. Elles concernent des sujets très généraux et des objets très particuliers qui ont trait au gouvernement de la ville. Cette effervescence politique se précise au mois d’août 1789, quand un phénomène de peur parcourt la ville (les habitants craignent d’être attaqués par des « brigands »), ce qui amène les assemblées des sixains à s’unir pour former une assemblée commune. Il est décidé que l’administration de la cité devra se faire désormais en accord avec les citoyens. C’est ce qui ressort de la lecture du procès-verbal de l’assemblée du sixain Sainte-Foy, réunie dans l’église des Augustins le 27 août 1789. Ses membres affirment notamment :

  • Que des commissaires nommés demanderont à l’assemblée générale des commissaires de tous les sixains, d’élire un président, un vice-président et deux secrétaires
  • Que des commissaires régénérateurs « surveilleront le régime de l’Administration municipale de la Police » (p. 5) et choisiront parmi eux ceux qui accompagneront les « commissaires coopérateurs ».
  • Les commissaires coopérateurs « ne pourront faire aucune innovation sans s’être préalablement concertés avec tous les commissaires régénérateurs, lesquels jugeront avec eux si les changements proposés sont nécessaires, & assez importants pour assembler les sixains respectifs & connoître leurs vœux » (p. 5) (AN, H 748292, Procès-verbal des séances du Sixain Sainte-Foy, Montpellier, J-F Picot, 1789, 8 p.)

L’ensemble de ces décisions concerne l’administration et « l’ordre public » de la ville. Il aboutit à confirmer la réunion de citoyens et de représentants des sixains au sein d’un nouvelle assemblée, dont la première séance s’est tenue la veille.

L’Assemblée des représentants de la Commune

Le 26 août 1789, jour de proclamation de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen par l’Assemblée nationale, 106 citoyens de Montpellier se réunissent pour former une « assemblée des représentants de la Commune ». Ils affirment dès la première réunion, par la voix d’Albisson, un juriste de la ville :

« Nous Citoyens de la ville et Fauxbourgs de Montpellier assemblés extraordinairement dans l’hotel de ville pour délibérer sur les intérêts de la Commune.

Considérant que le premier caractère du Corps représentatif d’une Commune, est d’être formé par le concours des volontés et des suffrages, de tous les membres de cette commune, et par voië d’Election libre et effective.

Que l’Administration et la Police d’une Ville, n’ayant d’autre but que le bonheur, la sureté, la Paix et le maintien de l’Egalité civile entre tous les Citoyens, sans distinction de rang et de condition, elles doivent être fondées sur des Loix et des Règlemens approuvés et consentis par tous, avant que d’être proposés à la sanction de la Loi.

Que tous devant concourir à la formation des Loix qui doivent faire le bonheur et la sûreté de tous, l’exécution de ces Loix ne sauroit pourtant appartenir à tous parce qu’elle Exige des soins particuliers, une sollicitude continuelle, une vigilance soutenue, dont la suite et l’action seroient sans être interceptées ou affaiblies dans une assemblée générale qui ne sauroit d’ailleurs être permanente.

Que cette exécution doit être confiée à des Magistrats Municipaux et à un Conseil qui les aide de ses Lumières.

Que ces Magistrats et ce conseil n’ayant pas d’autre charge que d’Exécuter les Loix consenties par la Commune, de gérer les affaires de la Commune, et de veiller à ses Intérêts, Il s’ensuit que c’est à la Commune à les choisir, que c’est d’elle seule qu’ils peuvent tenir leur Caractère, leur mission et leurs pouvoirs, et que c’est à elle qu’ils sont comptables de l’Administration qui leur a été confiée.

Considérant enfin que le travail qu’exige la Formation d’un plan de Régénération d’administration et de Police, ne pouvant être fait dans des assemblées générales, Il est indispensable d’en charger des Citoyens qui aïent pouvoir et charge expresse de s’en occuper.

Que le choix de ces citoyens ne pouvant être fait que dans des assemblées ou chaque membre de la Commune puisse donner son suffrage, et une seule assemblée générale ne pouvant les réunir tous sans confusion, il est convenable de former des assemblées de sixains, à l’Imitation de ce qui a été fait dans la ville de Paris, ou chaque district a été assemblé à part pour nommer les députés qui doivent travailler au plan de régénération de la Cité.

Avons arrêté […] »

  • Assemblée générale des représentants de la commune, 1789
    Assemblée générale des représentants de la commune, 1789
    Archives de Montpellier, BB 360, fol. 1-2

Dans les faits, cette assemblée qui prétend ne pas être fondée sur une distinction sociale est principalement composée de bourgeois, de négociants et de marchands, d’avocats ou d’officiers du roi. Elle ne prétend pas supplanter le Conseil de Ville, mais gouverner la ville avec ce Conseil en constituant un relais des volontés des citoyens.

Très rapidement, le nombre de participants se réduit, et l’action de l’Assemblée des représentants s’enlise dans une entreprise bureaucratique de rédaction de nouveaux règlements municipaux. Les événements trop rapides de la Révolution divisent les participants, et l’Assemblée se réunit une dernière fois en janvier 1790 pour laisser la place à la nouvelle municipalité élue au début de l’année.

Le rôle de cette assemblée est important malgré tout car elle a permis l’expression de nouveaux sentiments politiques, de nouvelles émotions individuelles et collectives qui ont donné un nouveau sens à la participation citoyenne. La « patrie » et la « nation » sont devenues deux notions importantes pour les habitants de la ville, sans pour autant que la participation soit devenue à proprement parler populaire.

C’est plutôt dans la défense de la Révolution que la population dans son ensemble s’est engagée, notamment à partir de la question de la sécurité et de la protection des libertés acquises.

[Naviguez dans l’image] Plan directeur de la Citadelle de Montpellier, 1778
Archives de Montpellier, II 500

La Légion et la Garde nationale

Au cours du printemps 1788, la peur des brigands et les rumeurs de vols et de pillages conduisent des habitants de Montpellier à constituer un groupe armé qui prend le nom de Légion. Tirant son nom du modèle romain, il vient concurrencer les milices urbaines bourgeoises largement décriées pour leur inaction à la fin de l’Ancien Régime.

La Légion va nourrir en 1789 le phénomène de création de gardes nationales dans les villes du royaume. À Montpellier, cette Légion qui se fondra dans la Garde nationale, intervient très régulièrement dans les rues à partir de l’été 1788. Elle a pour objectif d’assurer la sécurité et la tranquillité de la ville. Or, elle est à l’origine (et le reflet) d’un processus de politisation croissante de la population, qui est de plus en plus sensible aux combats contre l’arbitraire ou les atteintes aux libertés nouvelles. Pour mener ce combat, les volontaires de la Légion demandent le 13 octobre 1789 à l’Assemblée des représentants de pouvoir disposer des armes entreposées à l’Arsenal au sein de la Citadelle de Montpellier. Cette demande va ouvrir un problème essentiel dans le gouvernement de la ville.

  • Assemblée générale des représentants de la commune, 1789
    Assemblée générale des représentants de la commune, 1789
    Archives de Montpellier, BB 360, fol. 48

Lutter contre le despotisme : l’action de la Société des Amis de la Constitution

Les autorités militaires de la Citadelle refusent de livrer leurs armes et les poudres conservées dans les magasins. Des échanges nombreux avec le ministère et les autorités militaires provinciales n’aboutissent pas, et laissent face à face la municipalité et le major de la citadelle en 1790.

À côté de ce dialogue entre la ville et les autorités militaires, l’action de la Société des Amis de la Constitution va se révéler décisive. Créée entre autres par le riche industriel Cambon, elle dépasse en 1789 la simple association pour défendre la constitution qu’elle était à l’origine. Elle intervient pour acheter des blés et apaiser les tensions socio-économiques, elle participe aux souscriptions pour promouvoir l’action de l’Assemblée constituante, et ses séances deviennent des moments de débats beaucoup plus vifs qu’au sein des assemblées instituées.

La Citadelle de Montpellier y devient un sujet de préoccupation majeure, car elle est assimilée de plus en plus fréquemment à la Bastille parisienne. Elle devient non seulement l’entrepôt d’armes qui pourraient être utilisées contre la Révolution, mais encore le symbole du despotisme monarchique puisque des prisonniers y sont enfermés. C’est pour ces raisons que des membres de la Société, notamment le nommé Capelle, proposent que les autorités civiles récupèrent la Bastille montpelliéraine. Voici la motion qu’il propose en juin 1790 à l’assemblée des électeurs du canton de Montpellier :

« Motion faite à l’assemblée électorale par Pierre Capelle Electeur du canton de Montpellier.

Messieurs,

La Bastille n’existe plus, et sur ses ruines s’est élevé l’Ediffice de la liberté française, le Despotisme a disparu, l’homme a recouvré ses droits, il a senti toute la valeur de son existence ; mais que cette existence seroit précaire, si le patriotisme de chaque département ne secondoit de tous ses efforts les vues éclairées de nos législateurs ! quel malheur pour la fortune publique, si, eloignés comme nous le sommes du siège de ce Sénat auguste qui s’occupe a briser nos fers, nous laissions par une négligence coupable aux ennemis du bien public, la faculté de nous nuire auprès des représentants de la nation, et de nous ramener, par degrés, sous le joug honteux de la féodalité et de l’esclavage ?

Electeurs de l’Hérault sur qui repose le destin du département, c’est dans vote sein que je viens déposer un objet digne, vraiment, de votre plus vive sollicitude ! Une citadelle existe dans Montpellier, une citadelle inutile contre les attaques du dehors, et malheureusement trop utile contre la cité même qu’elle domine, et qu’elle opprime. Le Despotisme l’édifia, le Patriotisme de nos braves Concitoyens s’en est emparé, et cet acte qui n’est en lui-même que l’emportement d’un zèle le plus pur et le plus civique, cette exécution trop précoce, peut être, mais nécessaire du vœu général de la cité, des ennemis secrets ont osé le dénoncer au Roi sous les couleurs les plus insidieuses, sa Religion a été trompée, il a ordonné que la citadelle fust rendue aux troupes de ligne, comme si la Garde nationale de Montpellier qui en a été mise en possession, par la municipalité, n’avoit pas pour sa deffense, le même intérêt, la même valeur, le même devoir que la troupe de ligne, comme si l’une et l’autre desormais par le serment de l’amitié, n’étoient pas également prettes à verser leur sang pour le bien général, pour le bonheur commun de la Patrie.

Un ordre aussi peu conforme au vœu public et à la liberté de la Constitution naissante, n’a pu qu’allarmer tous les citoyens de Montpellier, et la municipalité a demandé à l’assemblée nationale qu’attendu l’inutilité bien avérée de cette citadelle elle fust comprise dans les autres biens domaniaux dont l’aliénation doit être décrétée, et qu’il fut permis à la ville de l’acquérir.

Cette demande, Messieurs, a été confirmée par la Garde nationale, et par les citoyens actifs des assemblées primaires du canton de Montpellier qui ont déjà consigné leur vœu dans une pétition faite à l’Assemblée nationale en datte du 30 du mois de mai dernier, et le premier devoir que ces assemblées ont imposé a leurs Electeurs, a été de présenter ce vœu à l’assemblée Electorale, et de la supplier de le joindre au premier hommage de remerciement et d’adhésion que le Patriotisme ne pouvoit manquer de lui inspirer, pour ces dignes défenseurs de nos droits et de la liberté.

Electeurs de l’Hérault : c’est au nom du Canton de montpellier, c’est pour votre propre liberté que je vous supplie de prendre en considération l’affaire importante que je propose, et combien il seroit dangereux pour le Département de laisser subsister dans son Enceinte cette même forteresse contre laquelle Echouèrent dans tous les temps la liberté et l’énergie des Etats de Languedoc ; cette forteresse d’où partoient ces foudres, qui sous prétexte d’honorer l’arrivée des agents du Despotisme, sembloient annoncer aux trois Etats réunis, et les dangers attachés à leurs réclamations, et l’inutilité de leurs vertus civiques […] ; cruels souvenirs qui ne sont déjà que trop gravés dans tous nos cœurs, que la constitution nouvelle pourroit seule nous faire oublier, et que je ne rappelle ici que pour montrer à vos regards, la cause, toujours subsistante, des malheurs dont on s’efforce de nous délivrer :

Je n’entrerai point dans le détail trop dégoutant des avantages journaliers qu’offre a la tirannie ce réceptacle de mort, et de contrainte ; ses fortifications toutes dirigées contre la Ville, sa foiblesse contre les assauts du dehors, ses cachots souterrains et horribles toujours prêts à dévorer des victimes, tous ces caractères de violence, ne montrent-ils pas assés le danger ou se trouveroit la liberté, si elle avoit à lutter sans cesse contre ce voisinage aussi terrible ?

Je propose donc Messieurs qu’il soit fait pour le corps Electoral une pétition à l’assemblée nationale, confirmative de celle déjà faite par la municipalité de Montpellier, et confirmée par tout le canton, tendante à ce que la citadelle soit alliénée, et qu’il soit permis a la municipalité d’en faire l’acquisition. » (ADH, L 3732)

La prise de la Bastille et la protection de la Liberté

Le problème de ce lieu symbolique et essentiel dans la ville n’est pas réglé au cours de la Révolution. Plusieurs événements sont intervenus, mais aucun n’a permis la disparition de cette « Bastille ».

Un fait important est intervenu le 1er mai 1790. Il s’agit de « prise » de la Bastille par un petit groupe d’hommes. Il intervient à la suite d’une série d’événements disparates. En janvier 1790, des bruits avaient parcouru la ville à propos des quantités de poudres conservées à l’Artillerie. 400 quintaux auraient été stockés, et auraient permis de protéger la ville. Le refus des autorités militaires de les livrer avait accentué le sentiment d’impuissance de la Légion. Enfin, le 30 avril, les forts St-Jean et St-Nicolas de Marseille ont été attaqués pour le même motif. C’est peut-être ce qui pousse le 1er mai une troupe de jeunes gens et d’étudiants en médecine à s’introduire dans la citadelle et à en prendre possession sans coup férir.

Ils se présentent immédiatement au maire Durand et au Conseil municipal, qui sont mis devant le fait accomplis. Ils affirment avoir agi en tant que « volontaires nationaux » et pour défendre la patrie. Ils revendiquent également le souvenir du 14 juillet 1789, alors que des adversaires affirment qu’ils ont agi par impulsivité juvénile (Judith de Saussure) ou par calcul politique extrémiste (Des Genettes, Souvenirs).

La municipalité parvient à ne pas agir et à ne pas résoudre le problème tout en contraignant la Société des Amis de la Constitution à ne pas intervenir. C’est la raison pour laquelle une nationalisation est demandée en juin.

Par la suite, au moment de la Fête de la Fédération (14 juillet 1790) qui réunit à Paris des délégations de toutes les Gardes nationales du pays, la municipalité va même récupérer le symbole de la Bastille. Elle va le faire en recevant de la part de Palloy, l’entrepreneur chargé de la démolition de la Bastille parisienne, des pierres tirées de la forteresse qui vont servir à la commémoration de la lutte contre le despotisme et l’arbitraire. C’est le sens de l’inscription « Cette pierre provient des cachots de la Bastille ».

Pierres provenant de la Bastille
Pierres provenant de la Bastille
Musée du Vieux Montpellier, D2011_0_62 et 63

Par la suite, la ville va s’inscrire dans le cycle commémoratif de cette libération en érigeant une colonne de la liberté, sur laquelle sera inscrite (au bas) la Déclaration des Droits de l’Homme, et figurées au sommet la Liberté et la Concorde, dans ce qui est déjà, à Montpellier, une période de tensions entre adversaires et partisans de la Révolution, et entre les partisans eux-mêmes de cette Révolution.

Nicolas Vidoni