Retour au “Canada et l’impressionnisme”

Paris et la modernité

Section 1

Venus à Paris suivre une formation académique, les jeunes artistes y sont confrontés à une scène artistique foisonnante, marquée ces années-là par la révolution esthétique que provoquent les impressionnistes.

Les huit expositions collectives qu’ils organisent entre 1874 et 1886 suscitent de fervents débats en même temps qu’elles révèlent l’évolution et la diversité du mouvement.

04 Lettre de William Blair Bruce - 30 octobre 1880 - Robert Fleury
05 Lettre de Blair Bruce - 10 juillet 1881 - Traversée de la manche, Paris

Les peintres expatriés se partagent entre les cours, les visites des musées et les excursions dans Paris et ses environs. Si les académies leur offrent une formation principalement basée sur la maîtrise de la figure humaine, des artistes tels que Bruce et Brymner se tournent vers la peinture de paysage. Ils suivent d’abord la tradition de l’École de Barbizon, comme en témoignent les tons feutrés et sombres de leurs paysages. En 1887, Bruce fonde avec des collègues américains une colonie d’artistes à Giverny, où vit Monet. Là, son style évolue : sa touche devient plus lâche et ses couleurs plus vives, capturant le changement des saisons, les variations naturelles de la lumière et les reflets à la surface de l’eau. Bruce devient le premier Canadien à peindre dans le style impressionniste.

06 Lettre de Florence Carlyle - Modèles

Lieu d’étude comme de vie de bohème, Paris est paradoxalement peu représenté par les Canadiens.

Rares sont ceux qui s’intéressent à la ville elle-même et la modernité de la vie urbaine. Exceptions notables, Paul Peel et James Wilson Morrice sont conquis par la capitale au point de s’y installer durablement. Morrice, arrivé à Paris en 1890, livre au fil des ans une riche chronique de la vie parisienne, dans un style intimiste et coloré.

Son usage faussement naïf de la couleur et son économie du détail montrent ses affinités avec certaines propositions post-impressionnistes, comme celles des Nabis.