Dans l’atmosphère feutrée et austère de l’atelier, un héron mort déploie ses ailes. Ses pattes sont clouées à un buffet dont les tons brun et noir s’associent à ceux du fusil de chasse, vainqueur du présent trophée. La tendresse avec laquelle Bazille en brosse le plumage lui confère une dignité silencieuse, là où la touche du peintre s’apparente à une caresse. La gamme serrée utilisée par l’artiste : bruns, blancs, gris et noirs, rappelle la palette des grands maîtres espagnols. Par cette composition, Bazille s’inscrit dans la grande tradition picturale de l’École française. Il confère au sujet d’une apparente banalité, traité également par Alfred Sisley dans l’atelier de la rue Visconti que Bazille partage avec Auguste Renoir, la force et la présence, presque théâtrales, d’un chef-d’œuvre.