Au Moyen Âge, les poivriers et épiciers font fortune avec le négoce des substances utilisées dans la composition des remèdes : épices et denrées en tous genres, poivre, clous de girofle, gingembre, eau de violette, sucre de Candie et de Damas, miel de Narbonne... À cette époque, le métier d’épicier se confond avec celui d’apothicaire.
Le négoce des simples, drogues et autres remèdes ainsi que leurs préparations sont laissés aux épiciers, profession qui paraît alors relativement libre par rapport à toute tutelle extérieure. Toutefois, le serment des « espiciadors » prévoit que les confections seront exécutées devant les consuls du métier et en présence « de dos maistres de phezica », c’est-à-dire de deux médecins . En le prononçant, ils s’engagent à exercer leur profession bien et loyalement et à préparer les confections comme l’ordonne l’Antidotaire, soit l’Antidotaire Nicolas, livre de référence majeur pour la fabrication des remèdes à partir du XIIIe siècle.
Cependant le déclin du grand commerce montpelliérain des épices affecte la profession d’épicier. En parallèle, l’affirmation du statut d’apothicaire aboutit, à la fin du XVe siècle, à l’élaboration des premiers statuts professionnels de la corporation, placée sous la protection du Roi.