Alors que la plupart des dessins de Dominique Gauthier se développent dans les limites des formats standard de papier, « Les Opéras théâtres »1 qui accompagnent la fin des années 1970 sont parfaitement libres de se déployer autant que nécessaire, et seule peut-être la fragilité du support peut mettre un frein à la volonté expansive inhérente à l’œuvre. Le dessin de 1979 interroge diverses formes géométriques, entre vide et plein, lignes et traits estompés qui occupent sans le remplir l’espace intérieur. Des bandes courbes telles des grandes virgules, colorées à gros traits, viennent enserrer ou contrarier les deux formes initiales.

Les Opéras théâtres, 1982
Acrylique, gouache, encre et mine de plomb sur papiers découpés et collés, 110 cm × 215 cm
2021.13.10
Le deuxième, réalisé en 1982, plus proche des « Opéras » de peinture dans sa monumentalité, profite du principe des collages pour s’émanciper et se multiplier dans une dynamique d’enjambements ronds accentuée par l’exubérance des bandelettes. Toutefois, une forme tranchante faite de triangles vient stopper ce mouvement prospère. Des dessins ajoutent des indications référentielles à l’acte en train de se jouer, comme l’envisage la promesse du titre.
1Bibl. : Frédéric Valabregue, Yves Michaud, Dominique Gauthier, Paris, Éditions du Regard, 2001, p. 21