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Le monde médical

Au siècle des Lumières, Montpellier est la ville la plus médicalisée du royaume, c’est-à-dire celle qui compte le plus de médecins et de chirurgiens par rapport à la taille de sa population. À la fin de l’Ancien Régime, la ville atteint les taux records de 14,3 médecins et 16,6 chirurgiens pour 10 000 habitants d’après les calculs de Pierre Goubert et Bernard Lepetit, soit trois fois plus que la moyenne des autres villes du royaume. La cité est le lieu d’exercice et de vie de nombreux médecins, chirurgiens et apothicaires. Au cours du XVIIIe siècle, le nombre de positions liées à la santé a augmenté, particulièrement le nombre de chirurgiens au nouveau Collège de chirurgie et à l’Hôtel-Dieu ou hôpital Saint-Éloi. À la fin du siècle, la ville devient également un lieu de villégiature médicale à destination d’une riche patientèle de touristes étrangers, souvent anglais, à l’image d’Anna Francesca Cradock.

Le champ médical montpelliérain des Lumières est dominé par deux institutions, l’Université de médecine et le Collège de chirurgie. Il est essentiellement composé de trois groupes de professions, les médecins et les corporations de chirurgiens et d’apothicaires. Par ailleurs, son réseau hospitalier est important comptant, d’après les travaux de Louis Dulieu, la maladrerie de Saint-Lazare (jusqu’en 1713), l’Hôtel-Dieu Saint-Éloi (depuis 1183), l’hôpital général (depuis 1678), les hôpitaux militaires Saint-Louis (1731-1787) puis de la Cavalerie (1787-1789) et l’hôpital réservé aux protestants (1785-1792) fondé par Madame Necker.

Montpellier dispose aussi de trois groupes professionnels différemment organisés. Les communautés d’apothicaires et de chirurgiens fonctionnent comme les autres corps professionnels d’Ancien Régime : formation des apprentis, production de normes, régulation des conflits, organisation de la vie collective, le tout inscrit dans les registres. Par contre, il n’y pas de communauté de médecins à proprement parler. Bien qu’absents des rares listes de médecins, les professeurs de l’Université sont aussi praticiens. C’est par exemple le cas des Haguenot ou de Barthez. Tout au long du siècle, en particulier dans les années 1740-1750, les tensions interprofessionnelles sont fortes, en particulier entre les médecins et les chirurgiens.

Le champ médical

L’Université et les médecins

Quoique cette Science très-nécessaire à la conservation du Genre humain fut cultivée dans cette Ville avant le douzième Siècle, ses Écoles n’y avoient pas encore pris une certaine forme. C’étoient différens Médecins établis dans cette Ville, qui, sans être réunis à un Corps, faisoient les Leçons aux Elèves que leur réputation attiroit parmi eux [...].

On remarquera qu’outre les huit Professeurs qui seuls forment le corps de cette Université, il y a dans cette Ville un grand nombre de Docteurs Médecins qui y exercent leur Art, mais qui ne sont point Membres de ladite Université.

Les maîtres apothicaires

Ce corps fut établi en 1630. Les Apot[h]icaires sont reçus maîtres par Messieurs les Chancelier & Professeurs de l’Université, qui assistent à tous leurs examens & chef d’œuvre. On leur donne la qualité de maître en la Faculté de médecine, ils font publiquement, chez eux, toutes les années, quatre compositions, de thériaque, confection d’hyacinthe, confection d’alkermes, & diascordium. Le Corps de l’Université de Médecine assiste pour examiner les drogues, & les Apot[h]icaires vont toutes les années à la Foire de Beaucaire pour y vendre ces quatre compositions, afin que le public en soit bien pourvu. Ces Messieurs ont des beaux Statuts dont on parlera l’année prochaine.

D’après Almanach de Montpellier, 1758, p. 94-98 et p. 130-131.

Comme dans d’autres villes du royaume à la fin du siècle des Lumières, “la présence d’universités ou de collèges de médecine semble déterminante pour expliquer les taux élevés de médicalisation” comme l’écrivent encore Pierre Goubert et Bernard Lepetit. Montpellier est assurément une importante cité médicale grâce à son université de médecine qui, plus encore que celle de Paris, attire de très nombreux étudiants au XVIIIe siècle. Elle polarise tout le Midi médical comme l’a montré Hélène Berlan dans son étude sérielle et cartographique de la population estudiantine de l’Université de médecine. Elle fabrique en particulier de très nombreux docteurs. Pour les médecins, le doctorat n’est pas obligatoire pour l’exercice professionnel dans le royaume mais il permet à son titulaire d’exercer avec un surcroît de prestige.

Les premiers enseignements de médecine par des maîtres particuliers sont attestés à Montpellier au XIIe siècle. En 1220, des statuts sont promulgués qui codifient et organisent les enseignements de médecine. En 1289, la bulle pontificale Quia Sapientia créée officiellement “l’université” en rassemblant les écoles de médecine, droit et arts. De la fin du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle, le nombre de chaires passe progressivement à huit (créations de chaires en 1593, 1597, 1676 et 1715). Résultat d’une série d’affaires, les étudiants perdent progressivement leur représentation politique au profit des seuls professeurs. Depuis la fin du XVIIe siècle, l’opposition des professeurs de médecine à la réunion forcée avec les autres facultés aboutit à la reconnaissance de fait de son indépendance et à celle de son titre d’université revendiqué tout au long du XVIIIe siècle.

L’Université de médecine ne ressemble guère à nos universités modernes. Elle n’est pas un lieu de recherche. Elle est certes un lieu d’enseignement mais des leçons médicales sont très souvent également dispensées ailleurs, en particulier dans des cours payants délivrés par des particuliers, dont les professeurs. L’Université est d’abord le lieu de la collation des grades, autrement dit de certification des capacités et de diplomation des étudiants, dont elle a le monopole. Elle joue également d’autres rôles dans la ville et dans le milieu de la santé. Elle est ainsi régulièrement requise en matière d’expertise sanitaire par les autorités politiques, de la ville, de la province ou du royaume. Surtout, l’Université de médecine encadre et régule l’ensemble des professions médicales, disposant, en tant que corps, de prérogatives en matière judiciaire.

L’Université de médecine

Cette Faculté, qui depuis longtemps est célèbre, a un Chancellier particulier et sept Proffesseurs royaux, qui portent tous la robbe de damas rouge, avec le chaperon fourré d’hermine. Ils ont chacun 600 livres, ce qui, avec le cazuel, va à 2.000 livres par an. Outre ces Proffesseurs, il y a un Démonstrateur Royal de Chimie, aussi aux gages de 600 livres ; des Chirurgiens démonstrateurs d’Anatomie, le Secrétaire et Bedeau.

Il faut être maître èz-arts pour pouvoir étudier en Médecine. Le temps des études est de trois années. Le premier grade est celui de bachelier, que l’on reçoit après des cours et une thèze soutenue publiquement ; le second est cellui de licence, conféré par l’Évêque, qui ne se donne qu’après avoir subi un examen, appellé point rigoureux et fait ses triduanes ; enfin, le dernier est le doctorat, conféré par les Professeurs publiquement dans l’Université. Il n’en coûte que 300 livres pour obtenir tous ces grades.

Depuis quelques tems, les Docteurs ont obtenu le droit de faire corps avec la Faculté, d’assister par députés, à ses actes, exercices et délibérations, mais sans aucune rétribution. Les étudiants élisent chaque année quatre d’entre eux pour Conseillers. Ils ont l’inspection des études et l’exécution de ce qui concerne les cours de la Faculté.

Chacun de ses Professeurs a une science affectée à sa place. Le Chancellier est obligé de démontrer la Botanique au Jardin du Roy ; un professeur, la Chimie ; un autre la Physiologie ; un troisième, la Pathologie ; un quatrième, l’Anatomie ; un cinquième, la Matière médicale ; un sixième, les Maladies ; un septième, la Chirurgie. Outre ces démonstrations publiques, il y a des Professeurs et Docteurs, qui font des cours particuliers sur ces matières.

Observations

Les personnes, qui connaissent la manière d’enseigner dans les Facultés de Montpellier, conviennent qu’il n’y en a aucune dans le royaume, où l’on apprenne mieux le Droit et la Médecine qu’en cette ville. C’est sur ceci qu’est fondée la grande réputation qu’ont ces deux Facultés, qui ont produit un si grand nombre d’excellens sujets, dans ces deux sciences. Il manque cependant, à l’une et l’autre de ces deux Facultés, une École de pratique et des Bibliothèques publiques, fournies avec choix des meilleurs livres sur les matières que l’on y traite. Ces établissements pourroient aisément se faire et procureraient un bien infini, bien plus à désirer que la dépense ne serait à craindre.

Il faudroit, en outre, augmenter le nombre des Professeurs et leurs gages, qu’il conviendroit de porter à mille écus pour chaqu’un et abolir les droits que les Étudiants sont obligés de payer.

Ceci seroit plus conforme et relatif à la noblesse de ces deux états, car il est honteux de vendre la science et d’être forcés, avec tous les talents du monde, à s’en passer, lorsque l’on n’a pas de quoy acheter le titre qu’elle donne.

Il conviendroit encore de donner des bâtimens commodes, spacieux et d’un goût relevé, aux écoles. La beauté d’un édifice inspire du respect pour les matières qu’on y traite. D’ailleurs ce qui sert à des exercices publics, établis pour toujours, doit être distingué de ce qui est confondu dans la foule.

Par un règlement, qui seroit fort utile, l’on devroit obliger les Étudians de chaque faculté à porter des habits uniformes. On devroit, en outre, les soumettre à une discipline sévère, dont il ne pussent s’écarter, sans être punis. Ceci serait nécessaire pour contenir une jeunesse, naturellement licencieuse et livrée à elle-même. Ce leur seroit un bien infini, et éviteroit beaucoup de désordres, qu’on n’empêche ou ne répare qu’avec une peine infinie.

D’après Montpellier en 1768, état et description de la ville de Montpellier, ms. anonyme, 1768, chap. X, § IV.

Un Collège de chirurgie est formé à la mi-siècle. En 1741, la communauté des chirurgiens obtient, par lettres patentes, l’autorisation d’instituer en collège de chirurgie un enseignement reposant sur quatre régences correspondant à quatre chaires spécialisées1. En 1759, le legs du premier chirurgien du Roi Lapeyronie permet la réalisation de l’hôtel Saint-Côme et un doublement des chaires. Le Collège, définitivement organisé en 1770, fait bien meilleure figure que l’Université de médecine avec ses locaux très récents et ses dix professeurs-démonstrateurs. L’Université de médecine est encore représentée lors des examens mais, dans les faits, le collège est autonome.

Les hôpitaux d’Ancien Régime ne sont pas seulement et peut-être pas d’abord des lieux de soins, à l’exception de l’Hôtel-Dieu. Ils sont aussi des lieux de rassemblement, d’enfermement, de contrôle, d’évangélisation et de mise au travail forcé de différentes misères et marginalités : fous, vieillards, pauvres, prostituées et mendiants. L’hôpital général, actuellement bâtiment de recherche Saint-Charles de l’Université Paul Valéry, doit enfermer selon les lettres patentes de celui de Paris datant de 1656 "les pauvres mendiants, valides et invalides, de l’un et de l’autre sexe". Depuis le XVIIe siècle, une maison charitable étudiée par Colin Jones, le Refuge du Bon Pasteur, accueille les prostitués et à la fin de l’Ancien Régime, un dépôt de mendicité est créé pour accueillir les mendiants.

1Sur le Collège de chirurgie, Germain Alexandre, Les maîtres chirurgiens et l’École de chirurgie de Montpellier. Étude historique d’après les documents originaux, Montpellier, Boehm et fils, 1880 ; Dulieu Louis, « Le Collège royal de chirurgie de Montpellier (1741-1792) », Bulletin de l’Académie des sciences et lettres de Montpellier, Nouvelle série-1, 1970, p. 130‑134 ; Dulieu Louis, La chirurgie à Montpellier de ses origines au début XIXe siècle, Paris, Presses Universelles, 1975.

Hôtel-Dieu et autres hospices vers 1758

Cet Hôpital, qui est aujourd’hui très-considérable dans cette Ville, commença d’abord dans le Fauxbourg de Lattes en 1183 & long-tems après ayant été changé dans plusieurs quartiers de la Ville, il fut enfin établi dans la rue de la Blanquerie, où il est actuellement [...].

On reçoit à l’Hôtel-Dieu St. Eloy les pauvres malades des deux Sexes de quelque Pays & Religion qu’ils soient, à l’exception de ceux qui ont des maladies incurables & des maux contagieux, &c.

La Ville supplée à l’entretien de ces malades, lorsque les fonds de cette maison ne se trouvent pas suffisant. Il y a deux médecins & quatre chirurgiens majors qui les visitent deux fois le jour, & cela par trimestre, sans parler de deux Aides-majors, qui gagnent leur maîtrise, après six ans de service dans ledit Hôtel-Dieu. Il y a aussi des petites maisons pour les Insensés de la Ville & du Diocèse, établies à l’instar de celles de Paris, & des autres Villes du Royaume.

Les Peres Capucins en sont les Aumôniers, les Soeurs de la Charité ont soin & des malades & des insensés, & elles les soignent avec la patience & l’exactitude qui est ordinaire à ces charitables Filles [...]. Ces Filles ont encore à Montpellier une maison qu’on appelle de la Miséricorde près de l’Hôtel des Monnoyes sur la Paroisse de Notre-Dame, & elles prennent un soin particulier des malades qui leur sont confiés, & des prisonniers sous la direction des Dames de Piété, & de la première considération de cette Ville.

L’Hôpital général

Cet Hôpital qu’on peut appeler à juste titre l’Hôpital de la Charité ou de l’Aumône-Générale, est hors de la Ville, près la porte des Carmes il fut bâti en 1680 dans l’ancien enclos des Pères Carmes du Palais ; l’Eglise qu’on a fait construire depuis peu, est d’un fort bon goût. la maison où l’on respire un très-bon air, est très-belle & très-spacieuse : il y a une salle de bureau, des chambres de travail, une apoticairerie, des réfectoires, des cuisines, des prisons &c. L’institution de cet Hôpital où habitent actuellement sept à huit cens pauvres de tout âge & de tout sexe, a plusieurs objets. 1°. De recevoir les enfans bâtards de la Ville & du Diocèse, qui y sont nourris & entretenus. 2°. De recevoir les pauvres enfans orphelins de la Ville & du Diocèse, comme aussi les pauvres vieillards qui sont hors d’état de pouvoir travailler, on y reçoit aussi des enfants qui ont la teigne, la galle &c. & des malades qui ont besoin de Lythotomie [sic]. Enfin cette Maison fait d’autres bonnes œuvres, dont le détail ici seroit infini : mais on ne doit point oublier de dire qu’elle fait distribuer, six jours de la Semaine, une grande quantité de pain à un nombre infini de pauvres familles [...]. Nos Rois ont accordé à cet Hôpital de très-beaux privilèges : il y a une manufacture considérable de bas & de bonnets, qu’on y vend à un prix raisonnable.

D’après Almanach de Montpellier, 1758, p. 35-41.

L’Hôtel-Dieu Saint-Éloi, actuellement rectorat, renferme, lui, des grands malades. Il est le principal lieu de soin de la ville, plus important que l’hôpital militaire Saint-Louis qui traite les maladies vénériennes des soldats. En 1771, un plan dessiné pour sa rénovation, laisse voir, outre les espaces de vie et de soin des malades déjà présents (loges, magasins, réfectoire, cuisine, boulangerie, lingerie, latrines, etc.), l’église ou chapelle et la pharmacie (avec son laboratoire) déjà mentionnés dans le plan de 1733, de nouveaux espaces : une salle des étudiants, une salle des bains pour les galeux, une bibliothèque avec la statue en buste du bienfaiteur Haguenot qui lègue sa bibliothèque et des lieux de visite des malades.

[Naviguez dans l’image] Plan du rez-de chaussée de l’Hôtel-Dieu Saint-Éloi, par l’architecte Viel, 1771
Archives de Montpellier, II 736

Dans cet ensemble institutionnel, c’est l’Université de médecine qui joue un rôle essentiel en matière d’expertise. Les autorités politiques font appel à elle pour les questions relatives aux épidémies, aux épizooties, à la variolisation et aux questions de salubrité. Les épidémies sont souvent dramatiques sous l’Ancien Régime. Elles sont les principales responsables, avec les crises frumentaires et les guerres qu’elles accompagnent souvent de grandes saignées démographiques. Les épizooties sont des épidémies qui touchent les animaux, le bétail et en particulier les “bêtes à cornes”, c’est-à-dire ce que nous appelons aujourd’hui les bovins.

Lors de la dernière grande peste, la peste provençale de 1720-1721, une commission montpelliéraine de médecins et chirurgiens est dépêchée à Marseille. L’épidémie provençale est la conséquence de l’arrivée dans le port méditerranéen d’un navire venu du Levant qui y débarque sa précieuse marchandise malgré les premiers signes d’infection. Le débarquement de la cargaison textile, propriété de riches marchands de la ville, s’explique par un mélange d’incurie et de corruption des autorités portuaires.

Dès le mois d’août 1720, une commission de médecins montpelliérains, réunie par Pierre Chirac, ancien professeur de l’université de Montpellier et bien en cour au cœur de la monarchie, est réunie et envoyée, sur ordre du Régent, à Marseille. Elle est composée des professeurs de médecine François Chicoyneau et Antoine Deidier, du médecin Jean Verny, des chirurgiens Jean Soulier et Jean Faybesse et d’un étudiant en médecine, Nicolas Fournier. Tous sont liés, d’une manière ou d’une autre, à l’Université de médecine. Les médecins et professeurs de la ville donnent encore leur avis dans toute une série d’événements épidémiques et épizootiques qui touchent la province au XVIIIe siècle et dont Elizabeth Williams a fait le recensement.

À la fin du XVIIIe siècle, c’est encore à l’Université de médecine de Montpellier que le Parlement de Toulouse demande son avis sur des questions de “santé générale” relatives à la variolisation. Le procédé repose sur l’inoculation volontaire de la variole issue d’un porteur sain chez un patient. Venu d’Orient en passant par l’intermédiaire de Lady Montagu qui en promeut l’usage dans les années 1720, l’inoculation est mortelle dans 1 % des cas mais avec une balance bénéfice-risque favorable comme le montre le mathématicien probabiliste Daniel Bernoulli en 1760. Elle fait l’objet de nombreux essais à la fin du siècle dans un environnement montpelliérain qui lui est favorable, de l’Université aux gazettes de la ville.

  • Certificat concernant l'essai de deux pains par cinq professeurs de médecine, 1729
    Certificat concernant l’essai de deux pains par cinq professeurs de médecine, 1729
    Archives de Montpellier, HH 23
  • Certificat de qualité du pain par les médecins, 1737
    Certificat de qualité du pain par les médecins, 1737
    Archives de Montpellier, HH 23

La ville de Montpellier, via son Bureau de police, sollicite aussi l’Université de médecine pour des questions de salubrité publique, à propos de la ladrerie des porcs, de l’alimentation des animaux et surtout de la qualité du pain. En 1729 et en 1737, les professeurs sont invités par la municipalité à expertiser du pain fabriqué dans des boulangeries de la ville afin de déterminer “s’il est manducable et s’il n’est point préjudiciable à la santé”. L’expertise est remarquablement pauvre mais elle mobilise l’autorité symbolique de l’Université de médecine. Encore en 1781, professeur en survivance Henri-Louis Brun, qui n’est pas titulaire de la chaire mais dispense les cours – est sollicité par la municipalité pour expertiser le pain du boulanger de l’Hôpital général.

Pierre-Yves Lacour