Retour au “Canada et l’impressionnisme”

La vie urbaine

Section 8

Comme les impressionnistes l’ont fait à Paris, les peintres canadiens s’attachent à portraiturer leurs villes natales ou d’adoption, mettant en relief ses quartiers emblématiques ou saisissant de simples scènes de vie quotidienne.

Au début du XXe siècle, Montréal et Toronto sont devenus des centres économiques et culturels qui attirent à eux une grande partie de la population rurale. Les paysages urbains présentés ici montrent la vie pendant le long hiver à Montréal, Québec, Ottawa ou Saint-Jean de Terre-Neuve. Ils démontrent la tension de ces villes en pleine expansion, entre modernité et tradition : gares ferroviaires, bateaux à vapeur, installations portuaires, cheminées d’usines et éclairages électriques témoignent des innovations technologiques, tandis que charrettes, calèches et traîneaux montrent la persistance de traditions.

Les peintres canadiens bénéficient du développement des infrastructures artistiques dans les grandes villes à la fin du XIXe siècle. Les marchands d’art et les collectionneurs ont ainsi participé à la promotion et à la diffusion de l’impressionnisme au Canada. Montréal, qui compte alors 300 000 habitants, est la plus grande et la plus prospère ville du pays, suivie de Toronto. Quelques grandes fortunes familiales créées de l’industrie et la finance sont autant de collectionneurs avertis et influents. De même, les organisations d’artistes, telles que l’Art Association of Montreal, l’Ontario Society of Artists à Toronto et la Royal Canadian Academy, se dotent d’espaces d’exposition et apportent leur soutien aux artistes.