Remède utilisé depuis l’Antiquité, le mot thériaque (du grec thêriakos, signifiant « bête venimeuse ») apparait sous la plume de Nicandre de Colophon, au IIe siècle avant J-C, dans le sens de traitement des morsures animales.
La période est également propice à une autre grande peur : celle du poison, arme redoutée par les souverains de l’époque. Ainsi, le roi Mithridate VI (v135-63 avant J-C) aurait chaque jour ingéré une concoction de sa création, afin de se prémunir de potentiels empoisonnements.
La thériaque moderne est l’héritière de cette conjoncture : l’empereur Néron (37-68) souhaitant un puissant antidote, son médecin Andromaque reprend alors la recette du mithridate, qui passait pour un excellent remède préventif, et lui adjoint de nouveaux ingrédients afin de le rendre curatif – dont le plus important, la chair de vipère ! La thériaque d’Andromaque est née.
Reprise par le médecin Claude Galien, père de la doctrine galénique, le remède va traverser les siècles jusqu’à la Renaissance européenne.