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La société royale des Sciences

Jean-Antoine Chaptal (1755-1832)

Jean-Antoine Chaptal
Jean-Antoine Chaptal
Anicet Charles Gabriel Lemonnier (1743–1824)

Chaptal est une personnalité phare de la société royale des sciences de Montpellier en cette fin du XVIIIe siècle. Originaire du Gévaudan, il fait ses études de médecine à Montpellier.

Un enseignement public de sciences est créé dans le cadre de la Société royale des sciences avec une chaire de chimie pour Chaptal. La société met à disposition une partie du rez-de-chaussée pour y établir un laboratoire de chimie et une salle de cours.

Après son mariage, Chaptal se trouve à la tête d’une fortune considérable. En 1782, il fonde la manufacture de produits chimiques de « La Paille », au sud-ouest de Montpellier. Ainsi le professeur de chimie de la société royale des sciences devient un industriel. Mais il ne perd pas de vue son laboratoire, sa recherche et son enseignement.

Son œuvre scientifique est considérable, toujours tournée vers les applications dans des domaines aussi divers que la médecine, la chimie, la géologie la botanique l’agriculture, l’hydrologie… Au total il écrit environ 70 mémoires et une trentaine de rapports scientifiques.

Ses ouvrages ont connu un succès énorme avec plusieurs éditions et des traductions en plusieurs langues. Chaptal est connu dans toute l’Europe et en Amérique du Nord.

La Société royale des sciences de Montpellier

La Société royale des sciences de Montpellier est la deuxième après Paris. L’académie royale des sciences de Paris et son observatoire sont fondés en 1666 par Colbert. Ce dernier fait venir en France l’astronome Jean-Dominique Cassini afin qu’il supervise sa construction.

En 1701, pour ses travaux astronomiques, Cassini est de passage à Montpellier. L’astronomie est fondatrice de la Société royale des sciences avec l’observation, le 12 mai 1706, de l’éclipse totale du soleil. On imagine donc le degré d’excitation de nos savants Cassini et son ami Jean Clapiès, à l’approche de cet évènement extrêmement rare.

L’observation de l’éclipse par les savants montpelliérains va rester célèbre pendant tout le XVIIIe siècle. En effet, depuis l’introduction de la lunette par Galilée en 1610, elle est la première observée avec ce matériel d’optique.

La tour de la Babote : observatoire de la Société royale des sciences

« Astronomie » dans « Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers »
« Astronomie » dans « Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers »
par une société de gens de lettres ; mis en ordre et publié par M. [Denis] Diderot,... et quant à la partie mathématique, par M. [Jean Le Rond] d’Alembert,.., tome premier, Paris, 1751

Les membres de l’académie de Montpellier demandent au marquis de Castries, gouverneur de Montpellier, la permission d’utiliser la tour de la Babote pour leurs observations.

Celle-ci autorise la construction d’un escalier permettant un accès plus commode au chemin de ronde.

« Chirurgie » dans « Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers » par une société de gens de lettres
« Chirurgie » dans « Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers » par une société de gens de lettres
mis en ordre et publié par M. [Denis] Diderot,... et quant à la partie mathématique, par M. [Jean Le Rond] d’Alembert,.., tome trois, Paris, 1751-1772

Entre 1789 et 1791, le fossé qui va de la porte de la Saunerie à la porte de Lattes est comblé pour en faire un boulevard. Désormais la Babote a la configuration que nous lui connaissons aujourd’hui même si son environnement a été quelque peu modifié.

Les multiples soucis occasionnés par leurs bâtiments n’ont pas empêché les académiciens de publier de nombreux travaux.

De l’Hôtel Haguenot à celui de Guilleminet, siège de la Société royale des sciences

En 1776 la Société royale des sciences s’installe dans l’hôtel de Pierre-Antoien Guilleminet (1701-1788). L’architecte Jean-Antoine Giral se charge des réparations et des aménagements à apporter à cet immeuble en fonction de sa nouvelle destination.

Gravure de Louis Monziès d'après une peinture d'Ernest Meissonier, « La lecture chez Diderot », entre 1859 et 1880
Gravure de Louis Monziès d’après une peinture d’Ernest Meissonier, « La lecture chez Diderot », entre 1859 et 1880
Gravure sur cuivre, eau-forte, Paris, Bibliothèque nationale de France, Cabinet des Estampes, détail

La porte principale est surmontée par une sculpture que l’on peut admirer encore de nos jours, avec divers objets et symboles de la science.

De nombreux membres de ces Académies vont adhérer à la philosophie des Lumières et quelques-uns participeront à la rédaction de l’ « Encyclopédie » de Dalembert et Diderot.

La Société royale des sciences est dissoute par la Convention en 1793.

La tour de la Babote

De l’observatoire de la Société royale des sciences à la tour du télégraphe

L’invention du parachute

« Sébastien Lenormand fait la première expérience de parachute »,
« Sébastien Lenormand fait la première expérience de parachute »,
Montpellier, 1783, P. Romanet et Cie, paris

Mongolfier, de passage à Montpellier est le témoin des expériences du le physicien-chimiste Sébastien Lenormand (1757-1837), précurseur de l’invention du parachute.

Le chimiste Louis Figuier (1819-1894), docteur en médecine de Montpellier, docteur ès sciences de la faculté de Toulouse et agrégé de pharmacie à Paris, relate, dans son livre Les merveilles de la science, le premier saut de Lenormand en parachute du haut de l’observatoire de la tour de Montpellier.

Sa femme, la montpelliéraine Juliette Bouscaren illustre la scène à la façon d’une estampe ancienne.

La tour du télégraphe

Tour de l'Observatoire
Tour de l’Observatoire
Carte poste ancienne, 1892

Depuis 1811, l’observatoire est affecté à la faculté des sciences. En 1832, cette dernière accepte de se dessaisir de son observatoire au profit de la compagnie des télégraphes Chappe. La Babote devient alors la station du télégraphe.

Avec l’arrivée du télégraphe électrique, Montpellier perd son télégraphe Chappe en 1853. En 1855 la municipalité propose de restituer la Babote à la faculté des sciences. Celle-ci la conserve officiellement jusqu’en 1890 mais n’en fait rien. En 1899 la société colombophile de l’Hérault sollicite et obtient l’autorisation d’installer au dernier étage de la Babote un pigeonnier pour élever des pigeons voyageurs.

De 1902 à 1922 elle retrouve sa vocation astronomique. En 1981 elle devient le siège de la société astronomique d’ l’Hérault.