Depuis l’Antiquité, l’Occident s’intéresse au monde non occidental. L’historien grec Hérodote, qui vécut au Ve siècle avant J.-C., considéré comme « le père de l’histoire », accumule lors de ses nombreux périples une masse d’informations précieuses concernant le monde non grec. Plus tard c’est dans l’Italie du XVIe siècle, et plus particulièrement à Venise, que se manifeste un grand intérêt pour l’Orient.

Non daté, pierre noire et sanguine,
0,30 x 0,20 m
Inv. RF36735 recto
Au XVIIe siècle on publie la première traduction des Mille et Une Nuits en France. La mode des « turqueries » se répand au XVIIIe siècle, et Louis XIV accueille en 1715 l’ambassadeur de Perse à Paris. L’artiste Antoine Watteau (1684-1721) réalise à cette occasion plusieurs sanguines).
Cependant jusqu’en 1830 l’Orientalisme est, pour la plupart des artistes, un art de fantaisie. Sa connaissance ne se fait qu’à travers la littérature.
C’est en 1791 et en 1806 que l’écrivain Chateaubriand se rend en Amérique et en Palestine, devenant l’archétype de l’écrivain en quête d’un ailleurs plus beau. Victor Hugo, dans la préface des Orientales de 1829, chante l’Orient ainsi : « Soit comme image, soit comme pensée, (l’Orient) est devenu, pour les intelligences autant que pour les imaginations, une sorte de préoccupation générale ».
En 1808, l’œuvre de Chateaubriand devient la source d’inspiration pour Les funérailles d’Atala de Girodet-Trioson (1767-1824), considéré comme un des tableaux pionniers de la peinture orientaliste.