Retour à “Pour aller plus loin”

L’œuvre de la Miséricorde

L’ensemble de l’œuvre de la Miséricorde – Chapelle et Apothicairerie

S’inscrivant dans la longue tradition de charité chrétienne des hôtels Dieu, l’histoire de l’Œuvre de la Miséricorde de Montpellier est indissociable du développement des maisons de charité et de secours.

Dans l’Hérault, destructions et déplacements ont particulièrement amenuisé la mémoire de ces lieux. Rares sont les ensembles chapelle – apothicairerie conservés. Parmi les cinq apothicaireries encore existantes, trois sont partiellement préservées dans les musées d’Agde, Sète et Pézenas et deux seulement sont conservées in situ avec leur chapelle, à l’hôpital Saint-Jean de Lodève et à la Miséricorde de Montpellier.

Créée au XVIIe siècle par la congrégation laïque des Dames de la Miséricorde associée à la congrégation religieuse des Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul, l’Œuvre de la Miséricorde s’installe de manière définitive dans une maison léguée en 1715 par Anne de Conty d’Argencour et se développe au 19e siècle par l’acquisition de l’ancien hôtel des Monnaies attenant. Cette institution, devenue après la Révolution bureau de bienfaisance, puis Centre communal d’action sociale, est le symbole de la pérennité d’une mission sociale.

  • Auguste-Barthélémy Glaize, {Les Dames de la Miséricorde}
    Auguste-Barthélémy Glaize, Les Dames de la Miséricorde
    Chapelle de la Miséricorde, Montpellier
  • Eugène Devéria , {La Charité de saint Vincent de Paul}, 1839
    Eugène Devéria , La Charité de saint Vincent de Paul, 1839
    Huile sur toile, Chapelle de la Miséricorde, Montpellier
  • L'apothicairerie, photographie fin 19e-début 20e siècle
    L’apothicairerie, photographie fin 19e-début 20e siècle
  • Apothicairerie de la Miséricorde
    Apothicairerie de la Miséricorde
  • {Anne de Conty d'Argencour}, Attribué à Jean de Troy, 17e siècle
    Anne de Conty d’Argencour, Attribué à Jean de Troy, 17e siècle
    Inscription en haut à gauche : Dame Anne Conti

L’histoire de l’œuvre de la Miséricorde commence après le siège de la ville par Louis XIII en 1622 lorsque des femmes, soucieuses d’apporter aide et réconfort à une population éprouvée par les Guerres de Religion, se réunissent pour fabriquer le « bouillon » et l’apporter aux pauvres malades. Ces femmes, issues de l’aristocratie montpelliéraine et pour la plupart épouses ou filles de conseillers à la cour des comptes, aides et finances de Montpellier seront secondées par les Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul à partir de 1668. Dès lors, l’Œuvre développe ses activités : portage de repas et soins à domicile, distribution de vêtements, visite des prisonniers, alphabétisation des petites filles… L’installation rue de la Monnaie, dans la maison léguée par l’une d’entre elles, Anne de Conty d’Argencour, permet en 1718 à l’Œuvre de créer la pharmacie qui va fonctionner sous la houlette des sœurs jusque dans les années 1960.

Ce lieu, ouvert au public par la Ville en 2009, est un des fleurons du patrimoine médical et pharmaceutique montpelliérain. C’est à son guichet que de nombreuses personnes bénéficiant de l’assistance médicale gratuite sont venues chercher les médicaments ordonnés par les médecins de l’Œuvre et du bureau de bienfaisance et fabriqués par les sœurs.

Sous la Révolution, les sœurs continuèrent leur activité, jugée indispensable par tous et l’Œuvre se perpétua à travers le bureau de bienfaisance nouvellement créé (1796). Aux XIXe et XXe siècles, les activités se développent encore avec la création d’un orphelinat et la distribution de soupes dans les locaux de la Miséricorde.