De celles de sainct Pol, sainct Mathieu, S. François,
La saincte Trinité, de sainct Sauveur, saincte Anne,
De sainct Ruf, de sainct Jean, & de la saincte Croix,
Il ne s’en void aussi qu’une place profane.
Venons au general comme au particulier
Ceste Ville n’est plus ce qu’elle souloit estre,
Ce n’est plus aujourd’huy ce fameux Montpellier,
Il ressemble plustost un Village champestre.
Car bien que revestu des pierres des Fauxbours
Et richement paré de celles de l’Eglise,
Me semble que je voy habillé de velours
Quelque pauvre Soldat qui n’a point de chemise.
Que sont ils devenus Messieurs les Presidens
Et autres Officiers de ces Cours Souveraines ?
Je ne les y vois plus, je n’y treuve dedans
Que Gendarmes, Soldats, Sergents, & Capitaines.
Les Messieurs du Chappitre, & les Religieux,
Comme les Magistrats, ne la font plus paroistre
Et ressemble à un corps qui a perdu les yeux
Aussi mal-aisement peut aucun recognoistre.
En fin ce pauvre lieu s’est tellement porté
A suivre de Sathan la rage & la malice,
Qui se treuve aujourd’huy à telle extremité
Que s’il ne s’en repent il faudra qu’il perisse.
Seigneur, advancez vous, venez leur au devant
Prevenés ces esprits, donnés leur vostre grace
Ostés leur le bandeau qui leurs , yeux va couvrant,
Afin qu’ils puissent voir le traict qui les menasse.
Et pour nostre regard, ordonnés, ô grand Dieu,
Que dans bien peu de jours nos devotes Eglises,
Eslevent leurs Clochers encor dedans ce lieu
Et ne soient jamais plus de l’ennemy reprises.
Ainsi soit-il.