Le terme d’« académisme » fait référence aux principes dispensés dans des écoles d’art dûment organisées, aux attitudes qui en découlent, et aux œuvres d’art, généralement ambitieuses, qu’ils génèrent. Les premières institutions de ce genre (Florence 1563, Rome 1577) constituèrent une réponse adaptée à l’émergence de la peinture d’Histoire et à ses exigences nouvelles. Elles attestaient parallèlement de la mutation du statut de l’artiste qui de simple artisan se voyait promu intellectuel inspiré. Il fallait donner au travail artistique un fondement théorique et à l’artiste une formation complète basée sur la pratique du dessin et sur l’enseignement des matières scientifiques (perspective, géométrie, anatomie) et humanistes (histoire, philosophie). Cette démarche dota le genre historique de sa force et de sa conviction. Le tableau devint le symbole des connaissances acquises et leur application aussi intelligente que possible.
L’Histoire, par sa nature universelle, et l’homme son corollaire, constituaient le sujet unique, noble, au contenu moral élevé. Ainsi, la peinture académique s’intégrait dans une tradition anthropomorphique occidentale, renouant avec la célébration antique du corps humain (copie d’après les Antiques), affrontant les difficultés techniques de la ligne, du volume et des tensions (exercices d’après le modèle vivant). Elle instaurait ainsi une hiérarchie dans les genres picturaux.