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Évolution de la ville et modifications urbanistiques majeures

{Montpellier. Capitale du Bas Languedoc}
Montpellier. Capitale du Bas Languedoc
Gravure anonyme, début XVIIIe s.
Archives de Montpellier, 3 Fi 79

La ville de Montpellier s’étend lentement au XVIIIe siècle car la croissance de la population y est plutôt faible, surtout si on la compare à d’autres villes du Languedoc, par exemple Nîmes et Sète.

Malgré cette faible croissance, Montpellier reste considérée comme une « belle ville ». Elle le doit en particulier à la politique « d’embellissement » qui y est menée et qui fait d’elle la capitale du Languedoc oriental.

La lente transformation de l’espace urbain

Une croissance démographique lente

Montpellier a connu au XVIIIe siècle une croissance démographique lente. Les chiffres élaborés par les historiens varient mais s’accordent pour la fin du siècle.

1700 1750 1780 1794
E. Le Roy Ladurie 20/22 000 hab. 29 000 hab.
B. Lepetit 25 000 hab. 35 000 hab. 31 000 hab. 32 000 hab.
Les chiffres de la population rendus publics au XVIIIe siècle
Date Source Population de Montpellier
1709 Saugrain, Dénombrement du Royaume 8 000 « feux »
1756 Expilly, Dictionnaire géographique 8 000 « feux »
1764 Gastelier de la Tour, Description de la ville de Montpellier 40 000 habitants
1768 Description anonyme 40/45 000 habitants
1793 Mourgue, Essai de statistique 32 897 habitants

En 1709, le nommé Saugrain publie le chiffre de 8 000 feux (foyers fiscaux) dans son Dénombrement du Royaume, qui est le chiffre sur lequel le Contrôle général (l’institution qui s’occupe des finances de la monarchie) s’appuie pour évaluer la capacité fiscale de la ville. Ce chiffre est repris presqu’un demi-siècle plus tard par l’abbé Expilly, qui le mentionne dans son très célèbre Dictionnaire géographique.

L’imprécision des chiffres perdure mais diminue au cours du siècle. La Description de la ville de Montpellier publiée par Denis-François Gastelier de la Tour en 1764 donne le nombre de 40 000 habitants, et une description anonyme de 1768 indique qu’il y a entre 40 000 et 45 000 habitants, tout en rappelant le caractère incertain de ces chiffres en l’absence de recensement.

C’est à la fin du siècle que les chiffres rendus publics deviennent plus précis, sous l’effet d’une méthode de dénombrement plus rigoureuse. Elle est utilisée par les membres et les correspondants de la Société Royale de Médecine créée en 1776, notamment par J. A. Mourgue, qui revient à Montpellier en 1793 après sept ans d’absence. Il procède en avril 1793 à une « reconnoissance exacte de la population » qu’il évalue à 32 897 habitants. Il exerce alors « La science de la Statistique » qui permet le bon gouvernement du pays et des villes, et répond à une exigence commune aux autorités et aux « élites éclairées ».

Les chiffres de la population produits par les autorités urbaines

Au XVIIIe siècle, les autorités de la ville ont des difficultés à connaître précisément la population urbaine, alors même que cette question est devenue une préoccupation du gouvernement dans la deuxième moitié du XVIIe siècle.

Vers 1700, c’est le nombre de contribuables qui intéresse l’État monarchique. Le principal officier du roi dans la province, l’intendant de police, justice et finances Basville (1685-1720) estime la population de Montpellier à « 13 803 familles ». Il peut s’appuyer sur des chiffres produits par les « îliers ». Ce sont des personnes nommées par les consuls de la ville dans chaque îlot (ou île) urbain, ce que l’on nomme aujourd’hui un pâté de maisons. Les îliers doivent surveiller et enregistrer, chaque année, tous les habitants de leur île et tout changement de population. Ils consignent ces informations dans des registres, qui sont minutieusement tenus à partir des années 1683-1685, quand la monarchie met en œuvre une politique répressive envers les protestants qui aboutit à l’édit de Fontainebleau (1685).

Ce n’est qu’après 1750 que les documents rédigés au sein des institutions administratives deviennent plus précis.

Un « état économique » de la ville, rédigé par un officier dans les années 1740-1750, dans un moment de réforme de l’administration municipale, indique que la ville compte 26 000 habitants, dont au moins 4 000 protestants. Cette plus grande précision se remarque pendant la Révolution, quand les exigences multiples pour connaître la population conduisent les autorités à recenser les habitants. Un « état des habitants de Montpellier » réalisé en 1795, qui ne retient que les personnes qui ont un domicile identifiable dans la ville (et donc pas les jeunes gens), indique 24 803 habitants, avec une moins grande précision pour les campagnes environnantes.

État nominatif des habitants de Montpellier, an IV [1795]
État nominatif des habitants de Montpellier, an IV [1795]
Archives de Montpellier, NC2499

Derrière cette croissance démographique, plutôt sensible dans la deuxième moitié du siècle des Lumières, c’est la question de ce qu’est Montpellier qui surgit. L’ensemble des témoignages décrivent la cité comme une belle ville, « qui a plutôt l’air d’une grande capitale que d’une ville de province » selon les mots d’Arthur Young, célèbre agronome anglais qui a voyagé à Montpellier en juillet 1787.

Montpellier, une « belle ville »

À quoi ressemblait Montpellier au XVIIIe siècle ?

Pour le comprendre, l’approche topographique compte autant que les images de ville. Ces dernières définissent la ville à partir d’éléments communément retenus comme essentiels pour comprendre le caractère d’une cité.

Capsule sonore 1
Descriptions de la ville de Montpellier
Capsule sonore 2
Description de Montpellier en 1768

Les descriptions de Montpellier

Montpellier est devenue, depuis le XVIe siècle et la construction de l’État monarchique, une capitale administrative provinciale. Les institutions royales les plus prestigieuses y siègent, à l’exception du parlement à Toulouse. De la même manière, les États de Languedoc y tiennent leur séance annuelle à partir de 1737.

{Assemblée général des Etâts du Languedoc}
Assemblée général des Etâts du Languedoc
Gravure colorisée, Paris, Louis-Joseph Mondhare, sans date [1759-1780]
Archives de Montpellier, 3 Fi 100

Les descriptions de Montpellier au siècle des Lumières insistent sur ses caractéristiques administratives et politiques. C’est la raison pour laquelle elles énumèrent les institutions présentes à Montpellier.

La Description de la ville de Montpellier publiée par Gastelier de la Tour en 1764 dénombre les faubourgs et les portes (7), puis décrit les institutions qui font la ville : Cour des Comptes, Aides et Finances ; Bureau des Finances ; Présidial ; Petit-Scel ; université ; Hôtel-de-Ville, etc. Elle perpétue une logique descriptive fondée sur l’énumération et la liste, typique de l’esprit des Lumières. Toutes les descriptions du XVIIIe siècle, imprimées et publiées ou manuscrites, adoptent cette démarche d’appréhension de la réalité urbaine.

Les récits de voyage

Les auteurs ou voyageurs présentent les institutions religieuses et culturelles, puis décrivent les « édifices remarquables ». Ici encore, le regard est orienté par la culture des guides imprimés, qui proposent des modèles pour voir et sentir la ville. Le regard des voyageurs ou des officiers est avant tout dirigé vers le monumental, et délaisse de manière presque mécanique le commun, l’ordinaire et le bâti non-ostentatoire.

Cette orientation du regard renforce le stéréotype des rues sales et étroites. Jean-Jacques Rousseau, lors de son séjour d’octobre à décembre 1737, n’échappe pas à cette règle. Il écrit en effet que :

« Montpélier est une grande ville fort peuplée coupée par un immense labirinthe de ruës sales, tortueuses et larges de six pieds, les ruës sont bordées alternativement de superbes hôtels et de misérables chaumières pleines de bouë et de fumier. »

La réalité matérielle urbaine traduit selon lui une réalité sociale, qui est l’organisation de la société urbaine en deux groupes opposés :

« les habitans y sont moitié très riches, et l’autre moitié misérable à l’excès, mais ils sont tous également gueux par leur manière de vivre la plus vile et la plus crasseuse qu’on puisse imaginer. Les femmes sont divisées en deux classes, les Dames qui passent la matinée à s’enluminer, l’après-midi au pharaon, et la nuit à la débauche, à la différence des bourgeoises qui n’ont d’occupation que la dernière. »

Rousseau reproduit ici une image des rues nourrie par un imaginaire porté par la monarchie pour justifier sa politique en matière de police urbaine depuis le XVIIe siècle.

La propagande royale affirme que les villes doivent refléter, matériellement et symboliquement, l’ordre royal voulu par Louis XIV. Elle détermine en partie les goûts et les sensibilités des élites itinérantes. De la sorte, de l’intendant Basville dans son mémoire sur la province de Languedoc au début du XVIIIe siècle au témoignage de madame Cradock qui séjourne à Montpellier au printemps 1785, le constat d’une ville aux rues étroites et mal pavées demeure. Le social aggrave même la situation, puisque ces constats dépréciatifs sont souvent accompagnés de la mention de la présence de mendiants ou de pauvres qui accentuent selon eux la laideur et la saleté de la ville.

Le bon air et la qualité de vie à Montpellier

Une évolution, pourtant, existe au cours du siècle. L’étroitesse des rues, leur saleté et leur dangerosité, déjà dénoncées par John Locke au XVIIe siècle, sont compensées par les mentions du bon air de Montpellier. Cette idée, déjà connue au XVIe siècle, devient un des éléments qui fondent à la fois le caractère de la ville et de sa population. L’intendant Basville pointait déjà, en 1700, l’attraction internationale de Montpellier au-delà de son rayonnement universitaire :

« Les étrangers et principalement les Anglois s’y plaisent fort. Ils y trouvent l’air très propre à guérir leur mal de consomption. Le monticule sur lequel cette ville est bâtie se trouvant à égale distance de la mer et de la montagne, on prétend que le mélange des deux airs fait une température très utile à la santé. »

Tobias George Smollett en novembre 1763, un voyageur anonyme en septembre 1776 et Arthur Young en juillet 1787, vantent à leur tour la qualité de l’air montpelliérain.

Les études médicales renforcent cette idée par la publication de topographies médicales. Ce véritable genre se développe après 1750. Le gouvernement crée en 1776 la Société Royale de Médecine. Elle chapeaute un ensemble d’enquêtes locales qui ont pour but de connaître précisément les causes environnementales des maladies animales et humaines. Des médecins rédigent alors des descriptions topographiques dans lesquelles les causes météorologiques, physiques et sociales des maladies sont décrites. Les topographies relatives à Montpellier propagent à leur tour l’idée d’un air salubre et bénéfique pour la santé, aussi bien J.A. Mourgue dans son Essai de statistique en l’an IX que Poitevin en 1803 ou Murat en 1807.

La qualité de la vie à Montpellier est également vantée par des romans, par exemple celui composé en 1789 par Joseph-Pierre Fresnais, La Voyageuse languedocienne. Le père de la narratrice s’y installe à l’issue de sa carrière militaire pour y recouvrer la santé.

Au total, Montpellier est louée pour son bon air et unanimement célébrée comme une « belle ville ». La beauté est due aux « embellissements » qui y ont été menés, ce terme recouvrant à la fois la notion de commodité et celle de beauté architecturale.

Les embellissements de Montpellier

L’espace urbain de Montpellier n’est pas bouleversé au XVIIIe siècle par des grands travaux. Les finances de la ville, comme celles de toutes les autres cités du royaume, sont structurellement insuffisantes pour rembourser des expropriations éventuelles. C’est la raison pour laquelle les aménagements les plus importants, hormis la nouvelle Halle, ont lieu en périphérie de ville, sur des espaces dégagés. Trois peuvent être retenus : l’Esplanade, la place du Peyrou et la salle de spectacles.

L’Esplanade

L’achèvement de l’Esplanade, à l’Est de la ville, intervient à la fin de la régence (en 1725). Elle est située entre la ville et la citadelle bâtie après le siège de 1622, pour tenir la ville sous l’autorité du roi. Elle comble un vide qu’un plan de 1719 montre de manière éloquente, et reprend les canons des promenades qui sont aménagées dans de nombreuses villes à l’époque, notamment sous l’influence de Richelieu qui en imagine la création à Montpellier dès 1629.

{Plan de la promenade de l'Esplanade, avec le projet d'un bassin à chaque extrémité, et d'un réservoir où se rendront les eaux versantes de la fontaine de la place de l'intendance, et les conduites qui doivent y être faite}
Plan de la promenade de l’Esplanade, avec le projet d’un bassin à chaque extrémité, et d’un réservoir où se rendront les eaux versantes de la fontaine de la place de l’intendance, et les conduites qui doivent y être faite
Plan aquarellé signé par les architectes Jean-Antoine Giral et Jacques Donnat, 10 juin 1779
Archives de Montpellier, II 764

Constituée d’une allée bordée d’arbres, elle relie schématiquement le Pila St-Gély et la porte de Lattes. Cette porte est bientôt supplantée par la place de la Comédie et la salle de spectacles. Elle devient un lieu essentiel pour la promenade, pratique de sociabilité qui devient primordiale dans la vie urbaine et que toutes les catégories sociales partagent. L’Esplanade est agrémentée de bassins distants de 350 m. Mais d’un point de vue symbolique, elle ne vaut pas, dans l’esprit des contemporains, la place du Peyrou.

Plan de l'Esplanade de la Citadelle de Montpellier
Plan de l’Esplanade de la Citadelle de Montpellier
Juillet 1719
Archives départementales de l’Hérault, 1 Fi 687

La place du Peyrou

La place du Peyrou est créée à la suite de la révocation de l’édit de Nantes (1685), à l’initiative de Pierre de Bonzi, président des États de Languedoc (l’institution qui gouverne avec la monarchie la province). Il propose à l’institution provinciale d’élever une statue équestre du roi pour commémorer la destruction de « l’hérésie » protestante.

  • Plan de la place royale du Peyrou, s.d. [c. 1776]
    Plan de la place royale du Peyrou, s.d. [c. 1776]
    Archives de Montpellier, II 768.
  • Plan de l'arc de triomphe du Peyrou
    Plan de l’arc de triomphe du Peyrou
    Gravure de Claude René Gabriel Poulleau, Paris, s.d. [c. 1778-1780]
    Archives de Montpellier, 3 Fi 105

La place est arasée en 1689, et une porte monumentale édifiée à partir de 1691 sous la direction de l’architecte Augustin-Charles d’Aviler et des consuls. Cette porte monumentale s’inscrit dans la série des portes de ville édifiées dans les cités du royaume récemment conquises ou mises au pas par Louis XIV (Lille, Marseille…). La propagande monarchique impose les motifs des médaillons qui ne font que reprendre le thème du « roi de guerre ». Ils célèbrent le génie militaire du roi, sans pour autant en faire un roi chevalier qui combat lui-même. Désormais, le roi dirige les opérations militaires.

Des difficultés surviennent lors de l’installation de la statue, qui n’est finalement élevée qu’en 1718. Pour autant, l’aménagement de la place du Peyrou n’est toujours pas achevé. Ce n’est que dans les années 1729-1731 que sont retenus les plans de François de la Blottière, directeur des fortifications en Languedoc.

L’ensemble est complété à partir de 1742 par le projet de Pitot d’acheminer les eaux de la source Saint-Clément. Les travaux ne débutent qu’en 1753, et sont achevés en 1764. L’aménagement de cette place est le cœur des travaux d’embellissement de Montpellier au XVIIIe siècle, au point que l’abbé Expilly, lorsqu’il décrit la ville dans les années 1750-1760, recopie simplement le projet architectural visant à aménager le bassin et la place. Cette dernière, selon lui, est « une des plus belles places non-seulement du royaume, mais encore de l’Europe, par sa situation & par la vue étendue qu’elle donne de tous côtés, tant sur la mer, que sur les pyrénées & autres montagnes voisines ». Le caractère dégagé de la vue, le panorama et la combinaison de l’agencement géométrique de la place et de la symbolique monarchique donnent au Peyrou un caractère exceptionnel que les Anglais de la fin du siècle reconnaissent également.

La salle de spectacles et la place de la Comédie

Le dernier aménagement d’importance est situé à l’opposé du Peyrou, au Sud-Est de la ville. Il s’agit de la salle de spectacles et de la place de la Comédie. Il vise à remodeler l’espace de la porte de Lattes, par un alignement des maisons proches de l’hôtel du Gouvernement, et par un nouveau tracé du mur délimitant la ville. Ce dernier, avancé vers la campagne, devrait permettre de créer un nouveau fossé (voir la série des profils en bas du plan) pour servir au « jeu de balon ».

Plan du projet de changement de la porte de Lattes
Plan du projet de changement de la porte de Lattes
Plan aquarellé, s.d. [1756]
Archives de Montpellier, II 555

C’est donc bien une nouvelle « anceinte de la Ville » (sic) qui est projetée, et qui embellit de manière évidente cette dernière. Pour autant, le projet n’est pas complètement réalisé. Des difficultés se posent notamment pour la nouvelle porte, en réalité une grille élevée, qui ne figure pas sur le plan de Flandio de La Combe en 1788. En revanche, on remarque que la place de la Comédie a été aménagée avec une fontaine, qui n’est pas encore ornée par la statue des trois Grâces.

{Elévation de la grille projettée à la porte de Latte de Montpellier}
Elévation de la grille projettée à la porte de Latte de Montpellier
Lavis de Jacques-Philippe Mareschal, s.d. [1756]
Archives de Montpellier, II 558

C’est bien la salle de spectacles qui en est le chef-d’œuvre. La « Comédie » est inaugurée en 1755, et devient le cœur d’une vie culturelle qui attire des publics assez variés. Un incendie ravage la Comédie en 1785, et c’est Samson Nicolas Lenoir et Jacques Donnat, qui œuvrent pour la ville, qui la rebâtissent, après un emprunt par le Conseil de Ville de 200 000 livres.

La place de la Comédie et le théâtre
La place de la Comédie et le théâtre
Photographie d’après négatif sur plaque de verre, s.d. [1858]
Archives de Montpellier, 6 S 130

La reconstruction n’est pas chose aisée, car le Conseil de Ville souhaite remodeler la salle et l’espace de la place qui la devance, et souhaite également renforcer la sécurité à l’intérieur et à l’extérieur de la salle. Mais c’est surtout l’opposition de l’entrepreneur des spectacles Neuville à une augmentation du loyer et à une ingérence de la Ville dans ses affaires, qui ralentit la reconstruction. L’auteur du plan de la ville, Flandio de Lacombe, est chargé en 1788 de surveiller les derniers menus travaux. Ils permettent notamment d’adjuger le 24 septembre 1789 le café situé au rez-de-chaussée de la salle de spectacles à un prix bien plus important que l’ancien (2 500 livres).

  • Plans de la Salle de Spectacle et de concert
    Plans de la Salle de Spectacle et de concert
    Par Jacques-Philippe Mareschal, rez-de-chaussée et élévation de la façade, s.d. [1755]
    Archives de Montpellier, II 103
  • {Plan de la Salle de spectacle de Montpellier pris au niveau du parterre}
    Plan de la Salle de spectacle de Montpellier pris au niveau du parterre
    s.d. [fin XVIIIe s.]
    Archives de Montpellier, II 733

Le café permet de comprendre que la Comédie est plus qu’une salle de spectacles. Elle est le centre d’une nouvelle sociabilité, qui intègre la promenade, des consommations alimentaires (café, liqueurs…) et des consommations culturelles. Le café de la Comédie fait partie de la catégorie des « Grands cafés », qui ne sont pas accessibles à toute la population. Mais la consommation de ce produit s’est diffusée au cours du siècle, et l’on sait qu’une multitude de « petits cafés » plus ou moins éphémères existe. Cette nouvelle sociabilité pose des problèmes nouveaux en matière de gouvernement de la ville, et la salle de spectacles reflète les nouvelles préoccupations sécuritaires de bon ordre à l’intérieur de la Comédie, mais encore pour ce qui concerne les dangers liés aux incendies. L’ordre public englobe progressivement, au siècle des Lumières, des préoccupations et des champs d’activité nouveaux, qui complexifient et renouvellent les pratiques de gouvernement de la ville.

Nicolas Vidoni

Vue du Peyrou, Album de dessins de l’architecte Charles Abric, aquarelle, s.d. [début XIXe s.], Archives de Montpellier, 14 Fi 2.