Des pierres qui fascinent

Des pierres qui fascinent

Si des pierres portant des représentations humaines sculptées sont connues dès le milieu du XIXe siècle, celles-ci ne suscitent pas d’intérêt notoire et sont souvent attribuées à des époques plus récentes que la Préhistoire. Il faut attendre les années 1880, et notamment les travaux d’Armand Lombard-Dumas dans le Gard, pour que les archéologues s’intéressent à ces monuments.

À partir de 1890, sous l’impulsion de l’abbé Frédéric Hermet, ces stèles sont considérées pour la première fois comme les marqueurs d’un phénomène chronologique et territorial. L’abbé multiplie les découvertes (Aveyron, Tarn) et diffuse ses recherches dans des publications scientifiques. C’est d’ailleurs sous sa plume qu’apparaît le terme de « statue-menhir ».

Les découvertes se succèdent ensuite dans un cadre dépassant le seul territoire français. En 1931, le commandant François Octobon replace les statues-menhirs dans une approche large, tant dans l’espace que dans le temps. Ces monuments sont désormais pleinement attribués au Néolithique et interprétés comme des figurations humaines jouant un rôle dans la société.

Fort de ces connaissances, le préhistorien héraultais Jean Arnal, spécialiste des phénomènes culturels du Néolithique, publie ses recherches en 1976. La finesse de ses analyses permet ainsi de mettre en lien les statues-menhirs avec l’évolution des sociétés.

Depuis, la recherche s’est développée. De nouveaux inventaires ont été dressés, de nouvelles stèles mises au jour. L’approche stylistique, souvent favorisée lors des premières études, est désormais complétée par l’analyse stratigraphique de l’ensemble des objets associés, ainsi que par la multiplication des datations radiocarbones et l’apport de l’ethnoarchéologie.