Jusqu’au XIXe siècle, art et pharmacie entretiennent une relation étroite : au moment où les apothicaires droguistes et herboristes confectionnaient et vendaient des couleurs, cette entente de bon aloi se manifeste dans le soin apporté aux décors. Les vases et les pots participent à l’embellissement de la boutique, gage de qualité des produits pharmaceutiques et de bon commerce.
L’industrialisation des procédés chimiques, la création de laboratoires pharmaceutiques et la mise en place d’un conditionnement produit à la chaîne font disparaître les pots à pharmacie. Certains pharmaciens persistent, jusqu’au XXe siècle, à décorer leurs vitrines de pots de montre parfois spectaculaires, partant du principe que le beau participe du bon et réciproquement. Mais ces pots sont tournés mécaniquement et les inscriptions qu’ils arborent ne renvoient qu’à des intérieurs vides.