A l’Académie libre de Budapest, Arpad Szenes a pour professeur de peinture Rippl Ronaï, un familier de Matisse, Bonnard, Marquet et Vuillard. Après un voyage en Europe commencé en 1924, durant lequel il continue d’observer les œuvres de l’avant-garde (Kandinsky, Klee), il travaille à la Grande Chaumière à Paris, où il rencontre celle qui deviendra sa femme, le peintre Maria-Elena Vieira de Silva. Ils seront tous deux naturalisés français en 1956. Les premières expositions d’Arpad Szenes à la galerie Jeanne Bucher à Paris annoncent ses préoccupations : un lent effacement des figures et des objets au profit de la mise en page d’un espace infini. La révélation de la lumière s’épanouit au cours de nombreux séjours qu’il effectue avec sa femme au Portugal à partir des années trente. Vers le milieu des années cinquante, moment où il se consacre au paysage abstrait, il libère sa touche et sa palette comme en témoigne le tableau Archipel (1960) conservé au musée Fabre. Composition est une œuvre significative qui vient s’insérer dans les collections du musée Fabre, aux côtés du Grand dialogue (vers 1956), dépôt du Musée National d’Art Moderne en 1999, et de l’œuvre de Vieira de Silva, L’Eté, 1960.