Ce tableau est peut-être l’une des deux versions du « Christ expirant » que Rigaud destinait à sa réception comme peintre d’Histoire si l’on en croit le récit célèbre quoi qu’inexact de son filleul Collin de Vermont : « Monsieur Rigaud s’était destiné pour l’histoire et il y serait sans doute parvenu au plus haut degré ; il est aisé d’en juger par le progrès rapide qu’il fit dans ses études à l’Académie Royale ; il en remporta tous les prix avec beaucoup de distinction par un tableau du crucifiment, que j’ai entre les mains, sur lequel il fut reçu comme historien, quoi qu’il ne soit qu’à moitié composé ». En effet, Rigaud fut reçu sur présentation d’un Saint André [P.693].
L’atmosphère générale de la composition et de sa seconde version de 1696 [P.451] également conservée au musée Rigaud de Perpignan s’inspire directement des œuvres de Van Dyck. Rigaud a néanmoins introduit quelques différences dans les personnages aux pieds de la croix comme la Vierge pleurant son fils crucifié.