L’hôtel Pomier-Layrargues

Alors que le maire de la ville, Jules Pagézy, entreprend une uniformisation des façades du centre ville suivant l’exemple du baron Hausmann, les familles prospères de Montpellier continuent d’édifier des hôtels particuliers en s’inspirant des modèles hérités de l’Ancien Régime.

  • Projet de maison pour Mr Pomier-Layrargues
    Projet de maison pour Mr Pomier-Layrargues
    O. Lazard, Plan et élévation, 1863

C’est ainsi qu’en 1863, l’architecte Lazard dessine l’hôtel particulier de la famille Pomier-Layrargues, liée à la famille Bazille. Il s’agit du seul hôtel appartenant à la famille édifié sous le Second Empire. Au cœur du nouveau quartier de la gare (construite en 1839), il s’inscrit dans le mouvement d’extension urbaine amorcé par le maire Pagézy.

Il est organisé autour d’une cour d’honneur, un escalier monumental ouvrant l’accès sur le corps du bâtiment principal. À travers cette architecture spectaculaire, qui contraste avec l’ordonnance architecturale haussmannienne, cette grande famille bourgeoise montpelliéraine exprime son appartenance à la haute société.

Frédéric Bazille
Saint-Sauveur, 1865

Eugène Pomier-Layrargues, l’oncle de Frédéric Bazille, commande à son neveu des dessus-de-porte pour la décoration de son hôtel particulier. Après quelques hésitations, le peintre optera pour une vue marine (largement inspirée par Monet), et une vue de campagne, représentant des pâturages dominés par le Pic Saint-Loup, tels qu’on pouvait alors les voir dans la propriété de Saint-Sauveur de la famille Bazille, à Lattes.

« J’ai mis dans ta caisse 2 ou 3 photographies, entre autres celles de la maison de ton oncle Pomier, qui orne aujourd’hui les vitrines de plusieurs de nos marchands. » (Gaston Bazille à son fils, décembre 1864).