L’hôtel Sabatier d’Espeyran

Sous le Second Empire, la ville de Montpellier entreprend de grands travaux d’urbanisme, impulsés par le maire Jules Pagézy, à l’exemple des aménagements haussmanniens de Paris. Le percement de la rue Impériale (actuelle rue Foch) jusqu’à l’Esplanade dans l’axe de la place royale du Peyrou est certainement le projet le plus ambitieux.

Cette rue, devenue Nationale sous la IIIe République, ne sera finalement percée que jusqu’à la rue de l’Aiguillerie ; sur ce que devait être son débouché prend place un très bel hôtel particulier, construit en 1874, au bénéfice des Despous de Paul, membres de la haute bourgeoisie locale, et dont la fortune remarquable avait donné lieu, dit-on, à l’expression « riche comme Despous ».

Marc David Pascal Bazille
Chef d’œuvre de maîtrise : hochet, 1782
Argent doré, 13 cm
2007.11.1
Musée Fabre Achat de la Communauté d’Agglomération de Montpellier, 2007

Aujourd’hui département des arts décoratifs du musée Fabre, cet hôtel abrite aussi de nombreux objets issus des arts de la céramique et du feu qui illustrent l’histoire prospère de Montpellier. Parmi eux figurent des pièces majeures fabriquées par les maîtres orfèvres Bazille, actifs à Montpellier tout au long du XVIIIe siècle, dont le chef d’œuvre de maîtrise, exceptionnellement conservé, du dernier d’entre eux, Marc II Bazille. Ancêtres du peintre, ils ont participé à la réputation de l’orfèvrerie montpelliéraine sous l’Ancien Régime et témoignent des mœurs et des coutumes de la bonne société de l’époque.

Frédéric Bazille, mort trop jeune, n’a pu connaître cet hôtel dont les luxueux salon vert et salon rouge sont de rares témoignages d’aménagement intérieur évoquant le Second Empire.