Le jardin des plantes

La statue de Richer de Belleval veille sur le jardin historique.

En effet, à l’époque de sa création, le jardin des plantes était bien plus petit qu’aujourd’hui. Il se composait principalement de ce que nous appelons “la montagne de Richer“. Ce sont ces cinq terrasses sur lesquels les premiers « simples » furent plantés : il s’agit du nom donné au Moyen Âge aux plantes médicinales. On y trouvait la flore méditerranéenne mais aussi des plantes exotiques.

En 1622 ce premier Jardin fut ruiné lors du siège de Montpellier tenu par Louis XIII.

Agé de 400 ans, le filaire du Jardin, situé sur la montagne de Richer, est le plus vieil arbre du Jardin des plantes.

Sur des petits bouts de papiers les visiteurs confient à l’arbre, dont le tronc s’est creusé au fil du temps de petites cavités, leurs désirs. Il est appelé « arbre à souhaits ou « boite aux lettres des amoureux ».

Avec la tour de la Babotte, elle fait partie des vestiges des remparts de la cité.

Selon la légende, le célèbre prédicateur Nostradamus, apothicaire et astrologue, aurait prophétisé au XVI^e siècle que la ville périrait si les pins de la tour venaient à disparaître.

Or à l’époque de Nostradamus il n’y avait pas encore de pins sur cette tour puisque ce n’est qu’au début du XVIII^e siècle que plusieurs pins ont poussé spontanément sur sa terrasse ...

En 1847, les pins aux racines destructrices qui dégradaient les machicoulis ont été supprimés. Seuls subsistent aujourd’hui deux cyprès, aux racines moins profondes, plantés dans une cavité aménagée à cet effet.

Premier médecin d’une grande famille d’apothicaires, le Montpelliérain Pierre Magnol acquiert très vite une réputation nationale en botanique. Il devient, non sans devoir abjurer sa foi protestante, suppléant au Jardin des plantes de Montpellier à la fin du XVII^e siècle. Il a surtout été le premier à concevoir de classer les plantes par famille : au total, ce sont près de 2 000 plantes qu’il aura décrites dans ses différents ouvrages.

Illustration : Le médecin et botaniste français Pierre Magnol (1638-1715), Bianchetti Stefano/Leemage

Admirez maintenant ce magnifique magnolia à grande fleur. Son nom vient de Pierre Magnol, grand botaniste montpelliérain. Après les ravages des Guerres de religion, il participe activement à la rénovation et l’embellissement du jardin.

Entre 1622 et 1632, Richer de Belleval agrandit le Jardin en achetant des potagers et des luzernières alentour qui permettent à Pierre Magnol de faire des essais pour ses recherches de taxonomie des plantes. C’est le précurseur des classifications naturelles. Il enseigne la botanique comme démonstrateur officiel.

Il existe au jardin un cénotaphe dénommé « le tombeau de Narcissa » . Narcissa est le nom d’emprunt de la belle fille d’Edward Young clergyman et poète anglais (1683-1765).

En réalité de son vrai nom Elisabeth Lee Temple, Narcissa, de religion anglicane, était la belle fille de Young. Comme elle était phtisique sa famille décida de l’envoyer dans le sud de la France. Elle mourut un an après en terre étrangère et romaine.

Young, révolté de l’intégrisme religieux qui rendait secrète l’inhumation d’une personne de religion anglicane en parla dans ses écrits et la légende voulut qu’on enterra Narcissa la nuit dans le Jardin des Plantes de Montpellier.

En réalité Elisabeth n’est jamais venue à Montpellier. Elle est décédée à l’hôpital de Lyon et enterrée au cimetière de l’Eglise réformée de la ville.

Depuis le lieu a inspiré de nombreux écrivains et poètes. André Gide et Paul Valéry aimaient s’y retrouver le soir pour parler devant le tombeau de Narcissa : « Nous irons doucement par les ruelles fort pierreuses et tortueuses de cette vieille ville à cet antique jardin où tous les gens à pensées, à soucis et à monologue descendent vers le soir. »
Paul Valery

Illustration : Jean-Marie Amelin (1785-1858), 4^e Station au tombeau de Narcissa, Montpellier, dessin, 1822, retouché en 1836

Planté en 1795, c’est le symbole de la faculté de médecine renaissante.

Le ginkgo est issu d’un sujet mâle. Vers 1830, on lui greffa des branches femelles ce qui lui permit de devenir fécond. On utilise l’extrait de sa feuille contre le vieillissement cérébral.

Il est aussi nommé « l’arbre aux quarante écus »

Située au centre du Jardin botanique, l’Orangerie est un monument emblématique. Imaginée par Claude Mathieu de la Gardette (1762-1805), architecte parisien, elle fut édifiée de 1802 à 1804 sous l’impulsion des botanistes Antoine Gouan et Auguste Broussonnet. Le bâtiment de 49 mètres de long comprend 13 arcades vitrées surmontées de médaillons circulaires représentant les signes du zodiaque comme symbole des mois et des saisons. On trouve à l’intérieur le buste d’Augustin-Pyramus de Candolle qui fut directeur de 1807 à 1816.

L’orangerie a, depuis toujours, vocation de préserver les plantes des froids hivernaux en particulier les agrumes.

Inaugurés en septembre 2017, L’Orangerie et ses abords ont été entièrement réhabilités par l’Université de Montpellier grâce au soutien financier de la fondation d’entreprise du Jardin des plantes qui réunit 24 mécènes.

L’orangerie abrite le buste d’Augustin Pyrame de Candolle (1778-1841).

Directeur du jardin de 1807 à 1816, il est aussi titulaire de la chaire de botanique de l’université de médecine. Il est alors propriétaire du jardin de la reine.

Ce botaniste suisse a beaucoup œuvré pour le jardin des plantes. Il réorganise notamment l’école systématique et renouvelle les collections végétales.

Entre 1810 et 1860 le Jardin historique s’agrandit à deux reprises. Sa superficie est presque définitive. L’agrandissement est alors délimité par une allée en deux parties : orientale avec l’école forestière et occidentale avec plusieurs écoles d’application : vignes, arbres fruitiers, plantes exotiques….

Une nouvelle serre de 300 m² appelée serre Martins est alors inaugurée. Elle abrite principalement des cactées et des plantes « succulentes » venues des régions sèches du monde entier (cactus, agaves et autres aloès).

Elle porte le nom de son fondateur, Charles Frédéric Martins, directeur du jardin entre 1851-1880. Des missions scientifiques mènent cet explorateur dans différents pays européens et en Afrique du Nord, où il rencontre de grands scientifiques.

Il apporte de nombreux embellissements au jardin. Admirez le jardin anglais avec le “lac aux Nélombos“, un lotus qui vient d’Inde. Il fait construire aussi le petit pavillon astronomique.

Illustration : La serre Martins, telle qu’elle fut construite en 1860. Carte postale (vers 1900)

La serre Martins porte le nom de son fondateur, Charles Frédéric Martins, directeur du jardin entre 1851-1880.

Des missions scientifiques mènent cet explorateur dans différents pays européens et en Afrique du Nord, où il rencontre de grands scientifiques.

Il apporte de nombreux embellissements au jardin. Admirez le jardin anglais avec le “lac aux Nélombos“, un lotus qui vient d’Inde. Il fait construire aussi le petit pavillon astronomique.

Cette peinture de la fin du XIX^e siècle, a été commandée à Max Leenhardt pour orner les murs de l’institut de botanique récemment bâti. En lien direct avec la botanique enseignée dans les locaux, le peintre s’est attaché à présenter les deux manières d’expérimenter cette science : une herborisation d’étudiants dans la garrigue menée par Charles Flahault, premier directeur de l’institut, et un chercheur penché sur un échantillon dans un laboratoire de l’institut de botanique.

Illustration : Max Leenhardt (1853-1941), Herborisation d’étudiants avec Charles Flahault et le professeur Fernand Jadin.

Ce monument est érigé en 1921 au jardin des plantes. On le doit alors aux étudiants montpelliérains qui considèrent Rabelais comme un modèle.

Ce dernier s’inscrivit à la Faculté de Médecine en 1530, avant d’être célèbre pour ses textes truculents. La philosophie rabelaisienne, qui allie beaucoup de travail à quantité de plaisirs, et en particulier celui de la “dive bouteille”, n’a cessé d’inspirer des générations d’étudiants depuis le XVI^e siècle.

Ce monument est orné d’une évocation de la « comédie de la femme mute », une farce que Rabelais a écrite pour être jouée sur des tréteaux, rue de la Loge.

Vous reconnaîtrez peut-être les personnages de son œuvre : devant vous, Gargantua et Pantagruel ;sur la face cachée, Frère Jean des Entommeures et Panurge, le prototype de l’étudiant montpelliérain.

Illustration : Jardin des Plantes de Montpellier, Monument Rabelais, allée des étudiants, vers 1920.